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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 20:09
 L'indignité nationale, oui, c'est maintenant. (la manipulation, le plus court chemin de l'indignation à l'indigne) par Gérard Gourmel


Sarkozy en rêvait.
En 2006, surfant sur une étude particulièrement scientifique de l'INSERM, le ministre de l'Intérieur entendait dépister les troubles de conduite chez les enfants dès 3 ans – repérer les futurs délinquants, les épingler d'un « carnet de suivi » et plus si affinités.


Huit ans plus tard, l'autoproclamé «Sarkozy de gauche » (on est certes toujours le gabache de quelqu'un, reste toutefois à saisir ce qui peut se situer à la droite de celui-ci), Manuel Carlos Valls Galfetti (son modèle à lui est donc Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa, chacun son blot), se devait de le faire, et il l'a fait.
Et la sélection, en janvier 2015, est à l'évidence imparable.
Soumettre un enfant d'école primaire à la question : « Es-tu Charlie ? ».
S'il n'entend pas, réitérer, plus fermement, à trois reprises : « Alors, Charlie ou pas Charlie ? » (le mode : être ou ne pas être, le sous-mode : français.).
Si le bambin répond par la négative, on a dépisté un prosélyte, un apologiste du terrorisme, d'autant plus dangereux à 8 ans : THE futur Ben Laden. Déjouée, donc, une menace terroriste imminente sur le sol National.
Mais s'il répond positivement, tout va donc pour le mieux pour le blondinet?
Que nenni.
Il suffit d'ouvrir un Charlie Hebdo, depuis 1992 et Val, pour comprendre que des gamins de 6 ou 8 ans accros à un tel fanzine ont de gros soucis, sexuels, raciaux, culturels et linguistiques. (Le lecteur « adulte » peut-être aussi, au demeurant : Iconoclaste de gauche voire libertaire ? Ou bobo adulescent resté un peu bloqué au stade anal, réac individualiste, égocentré, misanthrope voire raciste – bref ceux-là qui se targuaient naguère du pavillon « anars de droite » ? )
Eh bien, si le bambin assume crânement « Je suis Charlie », on a ainsi percé à jour un pervers, un déviant sexuel en herbes, un futur prédateur, à mettre hors de nuire au plus vite.
(Si le sujet de l'interrogatoire est encore rétif à la troisième sommation, l'enseignant doit-il le placer dans le cas « 1 » aggravé et faire appel au RAID ?).
La seule bonne réponse est donc, bien sûr, ni « Je suis Charlie », ni « Je ne suis pas Charlie ». Kif kif les années 40 : ni collabo, ni résistant, les 90 % qui attendent pour voir.


Une mécanique quasi parfaite de traque, vraiment, conçue par les virtuoses de Matignon à l'usage des têtes blondes, parfois, crépues plus souvent. Jusque dans le détail relatif à la minute de silence : « la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche demande à l’ensemble des personnels ainsi qu’à l’ensemble des élèves et étudiants de respecter, jeudi 8 janvier à midi, une minute de silence en hommage aux victimes de l’attentat survenu ce 7 janvier à Paris. ».
Une « demande » (hihihi), pas un ordre : ça, c'était le morceau de gruyère sur la tapette.


Hélas, hélas. Comme on dit en catalan : « Gent de Valls, gent de Treballs», et en outre, pour son malheur, les parents Valls ne l'ont pas prénommé Intellectuel. A lui donc sale boulot, incompréhension voire ingratitude. Bref, le sale boulot du « white, blanco» pour la « belle image » non plus d'Evry, mais désormais de la rue de Varenne – les noms d'oiseau de la Retirada, la famille ne les a pas vécus, et pour cause.


« Treball », en atteste cette nouvelle incompréhension, manifeste, totale.
Ils ont pourtant fait beaucoup pour tenter d'être Charlie Valls, les enseignants, les administratifs, la chaîne de surveillance de l'éducation plus ou moins nationale. On ne pourra pas dire qu'ils ont lésiné sur la dénonciation des proto-fanatiques aux autorités. Plus de 200 signalements de profanation d'une minute de silence « demandée », des procédures en cours au niveau judiciaire... les profs et les administrations n'ont pas fait dans le détail.
(Le signalement dans l'intérêt collectif : encore un retour aux vraies traditions de la France et ses valeurs inoxydables. Ce n'était pas Klaus Barbie qui, prenant son job à Lyon, face à la marée d'informations qui noyait les services de renseignement de la Kommandantur, choisit de ne prendre en compte que les lettres de dénonciation signées ?)


Mais, ces malheureux formatants, le petit doigt sur la couture du pantalon, ils n'ont fait qu'être fidèles à la lettre de leur ministre de tutelle et aux diatribes du Treball voire même de l'Elysée : Repérer les « je ne suis pas Charlie », en envoyer la liste à la maréchaussée - « Au revoir les enfants ». Avec parfois une admirable motivation, comme à Villers-Cotterêts où, personne n'ayant entendu Allah Akbar pendant la minute de silence mais dénoncé par un copain d'école, un terroriste de 9 ans a fini devant les chaussettes à clous.


Le stade 2, par contre, le dépistage des « je suis Charlie » pour éradiquer les pervers, aucun signalement.
Quelle ignorance crasse. Je pressens l'accablement et l'affliction ressenties à Matignon : « Prompts à dénoncer des enfants quand on les manipule mais incapables de saisir nos desseins. Comment leur faire confiance ? »
(Serait-ce qu'une flexion trop réitérée de la colonne vertébrale vers le sol réduise la capacité de lire et comprendre vers le haut ?)


Oh, ça va. On peut rire un peu, non ? Il paraît qu'en France, 4 millions d'individus (selon le ministère de l'Intérieur : 3,7, plus de 4 millions selon les médias, 400 000 selon les organisateurs) ont défilé pour la liberté d'expression, sous l'emblème d'un canard vendu à 40 000 exemplaires : « Je suis con ». Alors, sauf à toucher à la nouvelle Sainte-Trinité : « Je suis Charlie, je suis policier, je suis juif », déclinée, c'est le mot, localement par une secrétaire (nationale) d'Etat « je suis Charlie (e) je suis policière je suis juive », rions, tant qu'il est encore temps, et loisible de le faire.


Entendons donc ce Manuel Carlos Valls Galfetti, nationalisé français en 1982. Les nationalisés, c'est bien connu, c'est comme les néo-convertis, les ex-gauchistes ou les péripatéticiennes rangées : ils/elles sont souvent plus chauvins, bigots, réacs ou prudes que le roi ou la reine.
Alors que son président fait, en quelques jours, successivement allégeance, au nom de la France, ce butor, à Davos, Auschwitz et l'Arabie Saoudite, la gente de Valls, elle, cogite à la reconstitution de « l'indignité nationale ».
Il n'a pas l'air comme ça Manuel (sous Manuel, il ya quand même Carlos), mais quel humoriste. On comprend mieux son conflit avec Dieudonné : ça boxe dans la même catégorie.
Vu que, l'indignité de cette Nation, on baigne dedans.
L'indignité nationale, c'est clair, c'est maintenant.


Par contre, si cette indigne nation de la délation au nom de la liberté d'expression, de la manipulation au nom de l'unité nationale, de l'agression internationale constante au nom de la démocratie et de l'assujetissement au capital au nom d'une Grandeur soumise à toutes les lâchetés, promulgue une loi sur la déchéance de nationalité : du fond de la classe, près du radiateur et de la fenêtre, je lève la main : être déchu par ce nationalisme obtus, je prends tout de suite ce carton rouge pour vous de « l'infamie ».
Ne pas me considérer comme des vôtres, tout simplement parce que n'ayant rien à voir avec vous.

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