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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 16:25

Frédéric Gonano démissionne du Parti Socialiste

photo-1-.JPG

Frédéric Gonano, conseiller municipal PS de Perpignan a rendu publique la lettre de démission qu'il a le 4 avril adressé à Harlem Désir, premier secrétaire du Parti Socialiste.

 

Cher 1er secrétaire, Cher Camarade,

 

Le hasard du calendrier aura fait que la présentation en Conseil des Ministres du projet de loi sur le non-cumul des mandats sera passée en second plan, derrière le séisme de "l'affaire Cahuzac".

 

Sur ce point, et au-delà de la faute impardonnable qui a été commise (et pour laquelle la justice fera son travail), tout le monde met en avant les mensonges proférés devant la représentation nationale et devant les Français pour s'en indigner à juste raison. Et nous les condamnons tous sans exception.

 

Mais c'est oublier que nombre de députés socialistes élus en juin 2012 ont également usé du mensonge devant les Français. Ils s'étaient engagés, s'ils étaient élus, à démissionner de leurs éventuels mandats exécutifs locaux avant le 30 septembre 2012. Nous savons ce qu'il advint de cet engagement… Les sénateurs élus l'année précédente avaient pris le même engagement…avant d'y renoncer eux aussi.

 

Comment ne pas y voir un parallèle détestable et ravageur ? C'est la République (irréprochable) qui est atteinte, durablement, en son cœur même. Le Président, pas plus que le Parti Socialiste, ne peuvent être tenus responsables des mensonges d'un seul homme. Mais il revient au Président et au gouvernement de mettre en place les outils de la République irréprochable tant promise et tant attendue. Et il faut frapper fort, vite et clair dans un esprit d'équité et de justice (non cumul des mandats strict, non cumul dans le temps, loi sur les conflits d'intérêt, inéligibilité définitive pour les élus condamnés, réforme territoriale ambitieuse, diminution du nombre de parlementaire, dose de proportionnelle aux élections législatives, fiscalisation des indemnités des élus, réforme du système de retraite des députés et sénateurs, transparence des dépenses et des patrimoines des élus…). J'ai peur que nous n'en prenions pas le chemin ; il est pourtant inévitable !

 

Dans cette atteinte aux fondements de la République, les circonvolutions autour du non-cumul sonnent comme un mauvais vaudeville bas de gamme, alors même qu'il devait constituer 1 des éléments essentiels d'une moralisation attendue et nécessaire de l'action publique. En Conseil des Ministres a été présentée la loi sur le non cumul avec la confirmation officielle d'une volonté d'application pour 2017 et non dès 2014.

 

Aussi, comme je t'en avais informé par courrier en date du 20 février 2013, je te confirme que je présente ma démission du Parti Socialiste à compter de ce jour.

 

Attaché aux principes qui m'ont fait prendre la carte du Parti Socialiste et aucune autre, je ne peux que constater, avec amertume et regret, le fossé qui m'en sépare désormais. J’y reste fidèle et j’aurai encore voulu croire à un sursaut…. Peut-être viendra-t-il d’une décision du PS, sous ton autorité, pour ne donner les investitures pour les prochaines municipales qu’aux adhérents qui respectent le souhait de plus de 80% des militants quant au non cumul.

 

Certain qu'il y a des gens de valeur au Parti Socialiste, et dans l'espoir que le débat au Parlement permette de modifier la date d'application de cette loi, je t'adresse, cher Premier Secrétaire, cher Camarade, mes plus sincères salutations.

 

Frédéric GONANO

Conseiller Municipal Perpignan

Voir aussi:

Cumul des mandats: le conseiller socialiste d'opposition à la mairie de Perpignan Frédéric Gonano écrit au premier secrétaire du parti socialiste Harlem Désir

http://www.larchipelcontreattaque.eu/article-cumul-des-mandats-le-conseiller-socialiste-d-opposition-a-la-mairie-de-perpignan-frederic-gonano-ec-115553463.html

Politique:le cumul des mandats pour les nuls, les sourds et les malentendants! interview du constitutionnaliste Emeric Lozdowski-Korn 

http://www.larchipelcontreattaque.eu/article-politique-le-cumul-des-mandats-pour-les-nuls-les-sourds-et-les-malentendants-interview-du-constitu-113025872.html

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 14:31

425130_10200478501058979_1165326294_n.jpgCéline Porcel la nouvelle présidente des BPW

Un club pour les femmes et par les femmes

BPW Histoire du club

Symbole fort pour la Journée de l’égalité salariale en France vendredi 15 avril 2011, des femmes actives du territoire lancent à Perpignan le 10ème Club national BPW. L’ONG internationale Business and Professional Women, présente dans 80 pays du monde, œuvre pour les droits de la femme au travail, siège à l’ONU et au Conseil de l’Europe. Holy Rakoto Vice-Présidente de BPW France est venue soutenir la création du Club BPW Perpignan par ses membres fondatrices.

Chronologie des présidentes du club

2011 – Edith Liégey,2013 Céline Porcel

Fonctionnement du club

Le club BPW Perpignan développe des espaces de solidarité professionnelle, favorise le lobbying féminin, sensibilise les hommes et les femmes sur l’égalité au travail, offre des perspectives d’emploi aux femmes afin d’améliorer leur vie matériel et accomplissement personnel et valorise les compétences et talents féminins. Des formations courtes gratuites seront proposées aux adhérentes : coaching, techniques de management, négociation, nouvelles technologies, réseaux sociaux, lobbying, développement durable, etc. L’éducation mixte des jeunes est aussi au programme. Le Club BPW Perpignan et de la région Languedoc Roussillon nouveau buzz local est ouvert sur les réseaux sociaux internationaux.


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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 12:19

clotilde.jpg

Voici le texte de la motion qu'a présenté ce jeudi 28 mars 2013, Clotilde Ripoull, présidente du groupe CDC – Centristes Catalans, au conseil municipal du 28 mars 2013. Dans cette interview, elle tacle Romain Grau, Annabelle Brunet et Jean-Paul Alduy

Motion du conseil municipal de Perpignan

- « Le conseil municipal de Perpignan conscient de l’enjeu majeur que représente la présence de l’Université sur notre territoire souhaite amplifier son soutien. 

Depuis la mise en place de l’autonomie des Universités, l’Etat n’a pas alloué les moyens budgétaires permettant un financement satisfaisant.

La compétition entre les différents pôles et la volonté de certains élus de faire porter la majorité des efforts en direction de Montpellier obligent les collectivités directement concernées par l’avenir de l’UPVD à la soutenir de façon conséquente.

Le fait que l’Agglomération de Perpignan soit en charge de l’université n’interdit pas à la ville de Perpignan de la financer également (cf. la convention tripartite signée en 2010).

Si aujourd’hui, les collectivités locales n’apportent pas une aide importante et régulière à l’université, l’avenir de l’UPVD  n’est pas assuré.

En votant cette subvention, la ville de Perpignan devient  exemplaire dans cette démarche et s’inscrit dans une dynamique d’avenir.

Dans ce contexte, le conseil municipal vote une subvention de  100 000 euros à l’UPVD pour l’année 2013.

 

Ces 100 000 euros correspondent à :

- 40 000 euros de subvention au transfrontalier, déjà versés en 2011 et 2012, cette subvention est à ce jour suspendue remettant en cause la dynamique instaurée ;

- 25 000 euros pour le soutien à des manifestations scientifiques, cet engagement figure dans la convention tripartite signée le 1/09/2010 entre la ville de Perpignan,  l’Agglo. et l’UPVD ;

- enfin, 35 000 euros pour aider au financement de l’école d’ingénieurs Polytech ENR ».

 

Voir aussi:

Perpignan:Le président de l'université, Fabrice Lorente, veut que celle-ci soit plus implantée et agissante sur son propre territoire. interview 

http://www.larchipelcontreattaque.eu/article-perpignan-le-president-de-l-universite-fabrice-lorente-veut-que-celle-ci-soit-plus-implantee-et-ag-114942580.html

L'historien Nicolas Lebourg, l'homme qui met en lumière ceux restés dans l'ombre des Lepens! interview 

http://www.larchipelcontreattaque.eu/article-l-historien-nicolas-lebourg-l-homme-qui-met-en-lumiere-ceux-restes-dans-l-ombre-des-lepens-intervi-113564194.html

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 22:16

foto4-3372.jpgfoto4-3370.jpg(crédit photo JM Artozoul)

Hier soir, le théâtre de la complicité ouvrait ses portes au débat d'idées pour la première édition de son café citoyen. En compagnie de Nicolas Caudeville et Paul Edith Zungrana des constats ont été dressé, des impressions partagées, des craintes aussi parfois... Partant de la notion de citoyen, la démocratie et ses travers ont été débattus. Un constat peut-être, le plus important : la démocratie n'est pas donnée, elle est à construire. Que l'on appartienne à une société dite "moderne", ou en "voie de développement", la démocratie ne s'obtient jamais par la passivité et l'attentisme. "Le pouvoir par le peuple pour le peuple" : fiction ou réalité? En tout cas, le débat a révélé le sentiment d'impuissance du citoyen à faire entendre sa voix auprès des élus qui, si tôt leurs mandats assurés confisquent le pouvoir et font les sourds d'oreilles. Un cas concret nous a été présenté, et chacun a pu s'indigner d'entendre qu'à St Cyprien, la Mairie a quelques difficultés à accepter les contestations, intentant des procès de toutes formes à ceux qui oseraient - crime de lèse majesté! - remettre en cause certaines pratiques discutables de fait.

communes.jpg

Ces divers constats ayant été dressés, une question - parmi beaucoup d'autres - reste suspendue : comment participer de manière efficace à la démocratie? Comment faire entendre nos voix? Certainement pas en restant seuls dans une chambre avec nos idées de liberté. Ce constat est celui de modestes citoyens qui sont certainement sortis grandis de l'échange auquel ils ont participé lors du café citoyen. 

 

Café Citoyen avec Nicolas Caudeville et Paul Edith Zungrana au théâtre de la complicité sur le thème : citoyenneté et participation.
Cliquez en bas!

http://www.mixcloud.com/WEBRADIO_ZYGOMAR_PERPIGNAN/cafe-citoyen-avec-nicolas-caudeville-sur-le-theme-citoyennete-et-participation/

35004_4652891236513_1475043795_n.jpg35004_4652891276514_1322386386_n.jpg35004_4652891316515_186262056_n.jpg35004_4652891356516_2127543542_n.jpg35004_4652891396517_897670477_n.jpgCécile Créxeill à croqué les participants et le public!

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 10:40

couverture-BERENICE.jpg

Nouveau Livre de Bérénice Quinta et Arnaud Samson

Aujourd'hui Bérénice sera en dédicace avec son livre, co-écrit avec Arnaud Samson, "26 Septembre 1991" à 16h à Maison Quinta 3 rue Grandes des fabriques à Perpignan.

Vous ne pourrez plus demander: "mais où peut on trouver le livre?

Le "Nouveau Livre de Bérénice Quinta et Arnaud Samson"26 septembre 1991" est une correspondance amoureuse entre deux adolescents qui va démarrer l'été de leur rencontre. Nous allons traverser avec eux les grands moments de leur vie.

Bérénice Quinta 

Après 7 ans au conservatoire de Perpignan, 4 au cours Florent, une tournée avec Ginette Garcin et quelques courts métrages, Bérénice Quinta crée la Compagnie Tralalère http://www.compagnietralalere.com/ avec laquelle elle jouera 2 spectacles à Perpignan. 

Elle accorde beaucoup d'importance à l'écriture, à la musique des mots, pour le choix de ses pièces, d'abord avec Josep Pere Peyro ('Quand les paysages de Cartier Bresson") puis en faisant confiance à un jeune auteur de 21 ans, Thibaud Favreau ("Elle (ou presque)" dont voici un extrait http://vimeo.com/4560744).

C'est en Février 2010, qu'elle rencontre virtuellement sur Facebook Arnaud Samson, dit Arnaldinho Gaucho avec qui elle noue une vraie amitié.Grâce à lui, elle est approchée pour faire éditer ses statuts dans la collection Lu sur Facebook. 

Le projet finalement ne se concrétisera pas suite à l'arrêt de la série, mais elle multiplie les contacts pour faire connaître ses morceaux de vie, jeux de mots et autres réflexions inopinées.

En 2012, Arnaud lui propose d'écrire avec lui sur le site, maintenant fermé, du grand bazart. Très vite, ils tombent d'accord sur le thème d'une correspondance amoureuse.

Le principe est simple, chaque semaine, à tour de rôle, ils s'écrivent une lettre, sans véritable schéma prédéfini à part un léger cadrage par des dates, et cette histoire d'amour va se construire, sous leurs yeux, en se surprenant l'un et l'autre autant que leurs lecteurs.

Mais il fallait trouver quelqu'un pour rendre cette correspondance réelle. C'est FantasiaBook.com, qui décide de parier sur 26 septembre 1991 pour lancer sa maison d'édition en Europe.

Après une publication numérique, le livre est édité et présenté au Salon de du Livre de Bruxelles, puis de Paris en mars 2013.

Bérénice nous raconte...


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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 12:45

pUJOL1.jpgJean-Marc Pujol fera-t-il trembler Mélenchon?

Avec les municipales dans moins d'un an en ligne de mire , Jean-Marc Pujol se doit d'apparaître comme un homme de convictions qui s'incrit dans le paysage médiatique.Après la libération des otages du monde entier link, les drapeaux français en berne et le garde à vous du conseil municipal du 19 mars link, il réagit aux propos de Mélenchon et Delapierre link.Il a raison, on peut attaquer les idées, pas les personnes. Moi-même, j'ai toujours attaqué les idées du général Pinochet, mais pas sa personne qui était respectable. Comme si les idées et les décisions qui en découle, ne rendait pas responsable la personne qui les a prise. Et que donc, on ne pouvait pas s'attaquer à son nom. Que donc les choix de monsieur Moscovici dans l'eurogroupe quant à par exemple Chypre seraient irresponsables?

 On attend pas le maire de la ville sur ce terrain! A  vrai dire on s'en fout. Pour que son opération de communication marche, il faudrait que Mélenchon entende son cri de fourmi médiatique et lui réponde. Ce qui n'arrivera pas. Pour la bonne et simple raison que lorsque on met un gros à coté d'un petit: il ne s'en occupe pas!

"Perpignan, le 26 mars 2013 Communiqué de presse

M. Jean-Marc PUJOL, Maire de Perpignan,tient à communiquer à la suite des propos de M. MELENCHON

ATTENTION DANGER

 

Imaginons un seul instant qu’un élu UMP, PS ou FN ait tenu les propos qu’a tenu M.MELENCHON sur M. MOSCOVICI, Ministre de la République, en faisant un amalgame plus que douteux en estimant qu’il « ne pense pas français mais pense finance internationale ».

Que son Secrétaire Général M. DELAPIERRE dénonce « les 17 salopards de l’Europe »et que « dans ces 17 salopards il y a un français, il a un nom, il a une adresse, il s’appelle Pierre MOSCOVICI. »

Nous aurions un tôlé de toute la cléricature de gauche et la mise en cause immédiate de l’élu auteur de ces propos, et cela serait finalement normal.Les propos de M. MELENCHON et M. DELAPIERRE nous ramènent malheureusement à une époque où les appels à la haine et à la violence ont durement affectés le pacte social et renforcés les extrêmes en conduisant notre pays à l’abyme.

Dans la République que nous défendons, dans les valeurs que nous portons on peuts’attaquer aux idées, jamais aux personnes.Messieurs MELENCHON et DELAPIERRE s’installent par cette violence en dehors du pacte Républicain, et nous devons réagir avec la plus grande des fermetés à ce type de propos."

Voir aussi: 
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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 10:55

COUV_TRAORE_LDEDANTEC_HD.jpgBrun_et_Mahm_2.jpgBruno Le Dantec et Mahmoud Traoé

Ce jeudi  28 mars à la librairie Torcatis à l'invitation de Sébastien Navarro de la revue CQFD http://www.cqfd-journal.org/,  Mahmoud Traoré et Bruno le Dantec viennent présenter en librairie Torcatis à Perpignan , DEM AK XABAAR (« Partir et raconter » en langue wolof) relate le long périple africain de Mahmoud Traoré, candidat à l’exil vers l’Europe, entre 2002 et 2005. La présentation sera assuré par le journaliste Nicolas Caudeville de l'archipel contre attaque.

 

Le récit autobiographique de Mahmoud Traoré – recueilli par Bruno Le Dantec, et dont ils ont ensemble établi la version définitive – révèle la réalité de la vie sur les routes d’un migrant irrégulier, faite d’expédients, d’attente, d’extorsions et de brutalité, mais aussi d’entraide et de bravoure. Il s’y dévoile le fonctionnement des foyers, « ghettos » et autres campements de fortune, où les clandestins réinventent une organisation sociale à la fois précaire et pleine de contradictions.

 

Ce témoignage est un document unique, à plusieurs titres. Mahmoud Traoré a mis plus de trois ans à atteindre l’Europe à travers le Sahel, le Sahara, la Libye et le Maghreb. Son voyage se conclut par sa participation à l’assaut collectif de la frontière de Ceuta, le 29 septembre 2005. Mais l’intérêt premier de ce récit réside sans doute dans la description de la vie sur les routes d’un migrant irrégulier, faite d’expédients, d’attente, d’extorsions, de brutalité, mais aussi d’entraide et de bravoure. Il s’y dévoile le fonctionnement des foyers, « ghettos » et autres campements de fortune où les clandestins réinventent une organisation à la fois précaire et riche en contradictions et enseignements. Aucun livre n’a encore rapporté cette réalité souterraine avec autant de précision, sans jamais stigmatiser ni idéaliser ces hommes et ces femmes qui ont la faiblesse de croire en la liberté de circulation.

 

« Je n’ai rien dit à personne. Ma sœur Kadi et son mari Moussa étaient au courant pour Bambo, mais moi, je ne leur ai avoué que je partais qu’au dernier moment. Le sourcil froncé, Moussa m’a demandé si ma mère était prévenue, si j’avais de l’argent, si j’étais conscient des risques encourus. D’après lui, cette affaire est bien mal ficelée, trop improvisée. Il a sans doute raison, mais qu’importe, je ne serai pas le premier jeune à prendre la route sur un coup de tête. Tu es là, les mains vides, tu en as marre d’attendre quelque chose qui –tu le sais bien– ne viendra jamais à toi si tu ne vas pas le chercher. Alors un beau jour tu te secoues les puces et tu tentes ta chance, en te disant que si ça foire, il sera toujours temps de rebrousser chemin comme si de rien n’était. »

 

Le clandestin n’est pas seulement l’« objet » politique ou l’instrument idéologique à quoi on cherche à le réduire. Il est un acteur de la vie économique dans les pays de destination. Il est également un acteur politique à part entière. Le présent récit en atteste : dans la moitié septentrionale du continent africain, les flux migratoires « sortants » ont fait émerger une économie de misère, en partie gérée par ses acteurs mêmes. À chaque « relais » (le plus souvent situés dans les grandes villes des pays respectifs traversés), des ghettos structurés par origine nationale, couleur de peau, sexe, langue ou religion servent de point de passage vers l’étape suivante du voyage. Ces relais sont dirigés par des « chairman », ayant trouvé là le moyen d’un revenu confortable, rendu possible par le racket plus ou moins brutal exercé sur les voyageurs de passage. D’autres fois, les formes politiques spontanées s’affinent d’un exercice tournant du pouvoir, le candidat à l’exil devant « payer » son passage en assumant la responsabilité transitoire de l’une des tâches relatives à la gestion de la communauté : service d’ordre, intendance, négociation avec les responsables des autres communautés et organisation des passages. Ironiquement, ces organisations se structurent quelquefois autour d’une sorte de « gouvernement » autoproclamé et organisé selon des règles strictes :

 

« Je n’ai aucune idée de comment ils se répartissent les sommes qu’ils nous réclament. Ils sont vingt-neuf à gouverner le ghetto sénégalais. Le président, le premier ministre, le commissaire et le trésorier forment le noyau dur, réunis toute la journée dans leur QG, mais ils comptent aussi sur la collaboration des chefs de zone. Il y a trois zones pour la Guinée-Bissau, deux pour la Guinée Conakry (Koundara et Boké) et six pour le Sénégal (Tambacounda, Vélingara, Kolda, Zinguinchor, Dakar, Sénégal Nord). Ce qui fait une bonne dizaine de zones, ou quartiers, avec chacune son chef, qui siége au parlement. Ce sont ces chefs de zone qui collectent l’argent du bizness avant de le remettre au chairman. Dans la zone de Vélingara, Boubacar le trésorier fait partie du gouvernement central, ainsi que Yaya le chef de zone, Djibril le cuisinier des chefs et puis Bassilou, qui est brigadier de police : autant d’informateurs du chairman. Tous ces grades ont été inventés pour tenir le pouvoir. Ils contrôlent par la crainte le petit peuple des clandestins et ne font confiance en personne, parce qu’ils savent bien que les clandestins ne vivent dans leur royaume que contraints et forcés. »

 

Les tentatives de franchissement collectif des hautes barrières de sécurité de Ceuta et Mililla, auxquelles a plusieurs fois participé Mahmoud Traoré en 2005, a fait grand bruit alors. Elles témoigne de la complexité des situations dont les clandestins sont à la fois les acteurs et l’enjeu. Car le « business » des frontières ne se réduit pas à la seule économie de misère des passeurs et autres « chairman ». Leur contrôle fait l’objet de négociations et de transactions au plus haut niveau entre les gouvernements européens et ceux des pays africains de la rive méditerranéenne. La complaisance du gouvernement français vis-à-vis du régime libyen de Mouammar Kadhafi – avant sa chute – en témoigne. D’importantes sommes sont versées, des armes et des moyens de contrôle livrés aux régimes algérien et marocain (et à l’époque, libyen) à qui l’on « sous-traite » une partie du service d’ordre de l’Europe de Schengen.

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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 22:08

Joris-Karl Huysmans auteur link du 19ème siècle pressentait déjà dans le développement du capitalisme dans sa logique absolue! Voilà ce qu'il écrivait dans "à rebours" :

« Après l’aristocratie de la naissance, c’était maintenant l’aristocratie de l’argent ; c’était le califat des comptoirs, la tyrannie du commerce aux idées vénales et étroites, aux instincts vaniteux et fourbes.

desess10.png

Plus scélérate, plus vile que la noblesse dépouillée et que le clergé déchu, la bourgeoisie leur empruntait leur ostentation frivole, leur jactance caduque, qu’elle dégradait par son manque de savoir-vivre, leur volait leurs défauts qu’elle convertissait en d’hypocrites vices ; et, autoritaire et sournoise, basse et couarde, elle mitraillait sans pitié son éternelle et nécessaire dupe, la populace, qu’elle avait elle-même démuselée et apostée pour sauter à la gorge des vieilles castes !

Maintenant, c’était un fait acquis. Une fois sa besogne terminée, la plèbe avait été, par mesure d’hygiène, saignée à blanc ; le bourgeois, rassuré, trônait, jovial, de par la force de son argent et la contagion de sa sottise. Le résultat de son avènement avait été l’écrasement de toute intelligence, la négation de toute probité, la mort de tout art, et, en effet, les artistes avilis s’étaient agenouillés, et ils mangeaient, ardemment, de baisers les pieds fétides des hauts maquignons et des bas satrapes dont les aumônes les faisaient vivre !

C’était, en peinture, un déluge de niaiseries molles ; en littérature, une intempérance de style plat et d’idées lâches, car il lui fallait de l’honnêteté au tripoteur d’affaires, de la vertu au flibustier qui pourchassait une dot pour son fils et refusait de payer celle de sa fille ; de l’amour chaste au voltairien qui accusait le clergé de viols, et s’en allait renifler hypocritement, bêtement, sans dépravation réelle d’art, dans les chambres troubles, l’eau grasse des cuvettes et le poivre tiède des jupes sales !

C’était le grand bagne de l’Amérique transporté sur notre continent ; c’était enfin, l’immense, la profonde, l’incommensurable goujaterie du financier et du parvenu, rayonnant, tel qu’un abject soleil, sur la ville idolâtre qui éjaculait, à plat ventre, d’impurs cantiques devant le tabernacle impie des banques ! » (À rebours)

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 19:42

Olivier Moulaï, réalisateur:  http://www.36vues.com/

Photo1983.jpgImg_1348589945_B2.png

Il travaille en qualité de réalisateur audiovisuel indépendant depuis 2007. 

Après des études aux Beaux-Arts et diverses missions au sein d'une salle de musiques actuelles, il se forme à l'écriture audiovisuelle aux Studios du Scénario à Montpellier et s'oriente vers le documentaire. Basé en Catalogne, territoire de frontières et de passages, il s'intéresse particulièrement aux relations entre mémoire et histoire. 

Parallèlement à la réalisation, il mène des ateliers avec des enfants et des adolescents, dans le cadre de dispositifs d'enseignements artistiques. Il est le réalisateur de documentaires, comme "Pasos" sur les filles et fils de la "retirada", et commence un documentaire sur le transfrontalier catalan "frontières invisibles" . Il a aussi réalisé la vidéo de présentation de l'exposition photos "rétrospective" de Pierre Parcé en ce moment au couvent des Minimes à Perpignan


Voir aussi: 

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 16:19

purjol.jpgPurjol.jpg

Le 19 mars ont  eu lieu dans toute la France les cérémonies du 51émes anniversaires du "Cessez-le-feu" en Algérie du 19-Mars-1962, date officielle de la Journée nationale du Souvenir et de recueillement, à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Partout en France? Mais, un petit village gaulois et son maire "pieds noires" résiste et décide de faire "un symbole fort" en mettant  les drapeaux français en berne en signe de deuil de la nation! Qui est ce nouveau Vercingétorix? Qui est cet intrépide, qui pense à l'instar du général de Gaulle à Londres que "la France a perdu une bataille" en Algérie, mais que "elle n'a pas perdu la guerre" ? Jean-Marc Pujol est son nom link!  Il ne le fait pas parce qu'en mars 2014, il y aura une élection municipale où le premier édile de la ville souhaite qu'on lui renouvelle  son mandat. Non, il le fait pour l'honneur et face la "trahison" du gouvernement de l'époque!

 Bon assez rigolé! Devra-t-on pour contenter les derniers "pieds noirs" en vie et s'assurer leurs votes: faire la guerre à l'Algérie et reprendre ce qui fut un département français comme l'Alsace et la Lorraine? Le moment n'est-il pas venu de faire une paix définitive, en faisant départager les tords par des historiens et non pas, par un devoir de mémoire défaillant? 

Jean-Marc Pujol est-il le maire des perpignanais, tous citoyens confondus, ou le représentant de la communauté "pieds noirs" ? Cet homme toujours tourné vers le passé, est-il donc légitime pour prendre en main le futur de la ville?

Voir aussi:
Perpignan Drapeaux en berne et protestation pour les cérémonies du 19-Mars
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