Premier bilan des 4 députées des Pyrénées-Orientales : pour l’instant ça bosse pas des masses
Septembre c’est la période des différentes rentrées. Rentrée des classes, rentrée politique, rentrée des blogueurs médisants. Donc, et c’est pas tellement de bonne grâce, je suis bien obligé de rentrer. Et puis j’ai été absent deux mois, donc bon.
Alors pour la rentrée, on va regarde ce que font nos 4 nouvelles députées RN à l’Assemblée. Ça sera toujours l’occasion de dire du mal du parlementarisme. Parce que bon, moi je suis d’accord avec Boris Eltsine, quand les parlementaires font chier, on envoie les chars d’assaut.
Alors on est allé jeter un œil au bilan d’activité des élues. Et c’est pas terrible.
6 questions écrites et une intervention courte. Et Anaïs Sabatini, la petite jeune élue sur la 2e circonscription, cumule à elle-seule 4 questions écrites, et, est la seule des 4 députées à être intervenue dans l’hémicycle.
Pour rappel, les interventions courtes sont des prises de paroles de moins de 2 minutes lors des débats dans l’hémicycle et leur nombre est plutôt limité.
Mais qu’il y ait aussi peu d’interventions montre clairement qu’au RN 66, les députés n’ont rien à dire.
En moyenne un député NUPES (quel que soit son groupe) est intervenu près de 45 fois. Les députés NUPES les moins actifs sont ceux issus du pôle écologiste. Ils ne sont intervenus, en moyenne que 30 fois. Pour leur part, les députés RN ne sont intervenus, en moyenne, « que » 28 fois.
Les députés RN bossent moins que les députés EELV !
La valeur travail fout le camp, y’a pas à dire.
Bon, on pourrait arrêter là, et se dire que, quitte à avoir des députés qui ne servent à rien, ou presque, on aurait pu élire Pierre Bataille ou, pire, Jacques Cresta. Parce que, localement, chez les macronistes, travailler c’est pas trop le genre de la maison.
Passons aux questions écrites.
Si on les lit, on distingue deux visions bien distinctes du travail parlementaire.
D’abord Sophie Blanc prend de la hauteur.
Début août elle pose une question d’ordre général concernant les finances des collectivités territoriales. Le gouvernement veut que les dépenses baissent alors que les charges augmentent. Ensuite, fin août elle s’inquiète, à juste titre, de la gestion de la forêt suite aux nombreux et violents incendies de cet été.
Dans les deux cas, elle s’intéresse à des sujets essentiellement nationaux.
https://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/fiche/OMC_PA794886
De sont côté, Anaïs Sabatini s’inscrit plutôt dans le local.
On serait médisant, on dirait que Loulou lui a demandé de préparer le terrain pour les sénatoriales de 2023. Bon, comme on est médisant, on va dire qu’elle prépare activement le terrain pour les sénatoriales de 2023.
D’abord, début août, sa première question porte sur les gens du voyage, ceux que Jean Vila, dans l’Indépendant du 4 juin 2020, qualifiait « de hordes de personnes sans foi ni loi comme au Moyen Âge ». Ceux-ci occupent souvent, illégalement, le domaine public, la députée veut donc que l’État règle le problème. On reconnaîtra ici le double discours typique des élus locaux : On veut plus de compétences, mais l’État doit tout gérer dès que ça tourne mal.
Ensuite, on a une belle question rappelant la gravité de la situation sécuritaire de Perpignan, et c’est vrai que c’est pas jojo, et mettant en valeur Loulou, parce qu’il le vaut bien. Extrait : « M. Louis Aliot, maire de Perpignan, a fait de la lutte contre les trafics de drogue une priorité de son mandat en renforçant les moyens humains et matériels afin de combattre ceux qui ont fait prospérer dans la plus grande impunité la violence et les trafics. La politique volontariste de l'équipe municipale a commencé à porter ses fruits et a permis de chasser les dealers de la résidence Les oiseaux et d'améliorer la situation sécuritaire d'autres quartiers comme au Champ de Mars, au centre-ville ou au quartier Saint-Jacques notamment. »
Anaïs Sabatini a la reconnaissance du ventre, elle sait que si elle est députée c’est d’abord et avant tout grâce au travail de Loulou. Parce Loulou, lui, il bosse. Ce qui n’est pas le cas d’Agnès L. ou de Mathias B. D’ailleurs je sais même pas pourquoi je parle d’eux.
Toujours dans l’hyper-local, Anaïs Sabatini prend la défense des pêcheurs de Canet dont l’activité et la survie sont menacées par le crabe bleu, une espèce invasive.
Elle alerte aussi le gouvernement sur le risque que le crabe bleu représente pour la conchyliculture. En effet, si les « zones de conchyculture » (la faute d’orthographe est bien d’Anaïs Sabatini, NDLR) il n’y aura pas d’huître à Noël. La fin de l’abondance, j’vous dis !
Notons, au passage, que le candidat NUPES, issu d’EELV, sur cette circonscription préfère se taire sur le sujet. L’écologie, ça n’a jamais été son truc.
Pour finir, et sans faute d’orthographe ce coup-ci, Anaïs Sabatini demande le renforcement de la législation concernant les trottinettes électriques. Rappelant qu’en 2021, 22 personnes sont mortes dans un accident impliquant une trottinette électrique, la députée demande de la fermeté. Si elle pouvait envoyer une copie de cette question écrite à la police municipale de Perpignan, ça serait sympa. Je dis ça, je dis rien.
https://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/fiche/OMC_PA794894
Pour l’instant il n’y a eu que quelques semaines de travail parlementaire. Il va falloir attendre le début de la prochaine session parlementaire, qui débutera le 3 octobre, pour voir si nos députées seront capables de se faire un nom et de s’imposer dans le paysage médiatique, ou si, plus probablement, elles connaîtront un destin à la Laurence Gayte, anonymat et déchéance.
La synthèse de l’activité des députées des PO :
https://www.nosdeputes.fr/synthese
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