« Pas de révolution sans bain de sang. Nous ne faisons pas la guerre contre les personnes en particulier, nous exterminons la bourgeoisie comme classe. Ne cherchez pas ce que l'accusé a fait contre l'autorité soviétique. La première question que vous devez lui poser, c'est à quelle classe il appartient, quelles sont ses origines, son éducation, sa profession. » (le Chauve fondateur, mon pote)
« La liberté de critique est la liberté de l'opportunisme, c'est la liberté de transformer le parti en un parti démocratique réformiste, la liberté de faire pénétrer dans le socialisme les idées bourgeoises et les éléments bourgeois. La fameuse liberté de critique signifie éclectisme et absence de principes. » (Et encore le Chauve). T’as vu, à l’époque, nous pensions, nous théorisions, autre chose que Pierre Laurent, Mélanchon and co. , non ? Nous faisions peur au bourgeois…
« La loi n'est pas faite pour protéger l'individu contre l'Etat, mais pour protéger l'Etat contre l'individu. » (Vychinski). Bah, c’est une donnée universelle, non ?
Les fêtes sont passées et il te faut reprendre ton train-train, prévoir les prochaines vacances, ah l’été !! Oubliés les attentats, anesthésié que tu es par tes médias et la commémoration-communication. Passées les élections régionales et la peur de voir les panzers défiler au cœur de Paris, tu es un résistant, comme le revendique Estrosi, ce modèle, ce penseur qui, je n’en doute pas contribuera à la grandeur et au rayonnement de ton pays ainsi qu’à l’histoire des idées politiques. Le Russien a la dent dure sur votre système qu’il peine à concevoir comme démocratique. Pas bon, ça, de recevoir des leçons de démocratie de la part du Russien.. Ben ouais, le Russien peine à comprendre comment un parti qui rassemble près de 7 millions d’électeurs ne remporte aucune région et n’a que 2 députés. Et le Russien, il comprend que cela s’appelle le système, le truc qui est géré par les coquins et les copains, qui veulent pas partager leur fromage. Et chez le Russien, cela s’appelle des oligarques. En fait, ils te font croire que tu vis en démocratie mais tu vis dans une oligarchie, petit Frantsouz. Franchement, à voir ton pays, j’ai des frissons, il me rappelle les 25 dernières années de l’URSS… Bientôt la chute finale…
Ah, j’ai adoré interview de Boualem Sansal. Mollesse, faiblesse, renoncements sont tes trois mamelles, petit Frantsouz. Il te dit, comme moi, que tu n’es pas taillé pour le combat. J’espère que tu l’as bien écouté, parce qu’il te dit pleins de choses sur le réel, qui ne se limite pas aux prix de l’immobilier ou au futur collège de tes enfants, qui finiront peut-être au Bataclan et dont tu pourras lire l’évocation hommage dans ta presse de révérence, comme Le Monde.
Je reviens de petites vacances passées au soleil. L’hiver, le Russien, en dépit de la chute de sa monnaie, est pris d’une frénésie de soleil donc, il s’exile. Il ne peut plus aller ni en Turquie, ni en Egypte, alors il va à Goa en Inde ou en Thaïlande. Je me suis arrêté sur cette dernière destination, j’avais envie de voir à quoi ressemble l’homme en bermuda, qu’il soit Frantsouz, Germain ou Russien, il existe une internationale de l’homme en bermuda postmoderne. Bon, le problème du Russien, c’est que tu en as des comme ça mais la grande majorité a conservé ses réflexes… Donc, je me suis rendu en Thaïlande, pas pour ses enfants ou son opium, mais pour un peu de repos. D’abord Bangkok, une mégalopole, grouillante avec pleins de scènes de rue, le gens mangeant dans al rue, tu as plein d’échoppes sur les trottoirs qui te proposent des nourritures savoureuses ou épicées. Faut dire que les gens n’ont pas de cuisine dans leur appartement, si t’en veux une, c’est plus cher, donc ils mangent dans la rue. En dépit de quelques jolis temples, Wat Arun, Wat Pho…, Bangkok ne comptent que peu de touristes, en fait ils y transitent alors que la ville vaut le détour. J’y ai pris un cours de cuisine thaïe, je me suis baladé dans les Klongs (les canaux, Bangkok est devenu capitale à partir du 18ème siècle et se compose d’un agrégat de villages et de quartiers), je suis allé dans un food court (Food Republic) où tu peux déguuster de la street food sans risquer l’humliliante tourista. Après, j’ai mis le cap sur Ayyuthaya, l’ancienne capitale, du 14 au 18ème siècle, beaux temples souvent d’inspiration khmère. Après, j’avais le choix, aller me fournir en opium dans le Nord, Chiang Rai, afin de financer la révolution ou m’échouer sur une plage. En bon Russien, j’ai pris l’option plage, mais attentions, pas Phuket, pas Ko Phi Phi, pas Pattaya, non, Koh Siboya. Une île quasiement déserte où la population vit de la culture de l’hévéa et de la pêche, une île qui ne compte que deux hôtels. J’ai donc passé une semaine à relire les œuvres du Chauve, Marx et Victor del Arbol et à faire du kayak de mer le long de la côte. Et puis retour maison, passe de 35° à – 20°, c’est bon tout de même de rentrer chez soi. Cette semaine, direction la bania, afin que je me régénère. Le Soviet éponge, comme disait l’autre… Je suis revenu presque aussi bronzé qu’un réfugié syrien, faudrait que je pense désormais à taquiner l’Allemande… C’est bôôôôôôôôôô, la diversité ! C’est beau, le vivre ensemble… Tu en as de la chance…
Que dire sur cette nouvelle année qui s’ouvre ? Ben, elle risque d’être comme la précédente, c’est-à-dire pas vraiment fameuse. Les bandits en babouche vont continuer leurs happenings et leurs performances, l’Occident demeurera impuissant, puis ce sera toujours la même médiocrité ambiante… Vous avez reconduit les sanctions contre la Russie, votre seul allié, ben vous choisissez, mais faudra pas venir vous plaindre… De toutes façons, ces sanctions, cela fait un an qu’elles durent et même pas mal même si notre économie boit le bouillon, ce que les sanctions n’ont fait qu’accentuer mais elles sont tombées à côté de leur objectif qui était de faire changer Blondin de ligne vis-à-vis de l’Ukraine. Sur ton compte personnel, tu dois les sentir les sanctions puisqu’en 2012 la part de la France en Russie était de 5% et qu’elle n’est plus que de 3% fin 2015… Curieux, tes partenaires allemands et italiens n’ont rien perdu, eux, ils y auraient même gagné pour ce qui est des Germains, tes cousins européens. Mais bon, tu nous envoie ton Macron fin janvier…
Et pour finir une petite chanson, pour que tu n ‘oublies pas ta vraie place dans la société, https://www.youtube.com/watch?v=tnsDK5XVFq4 (ben ouais, en général, tu es salarié, donc esclave). Ah pardon, c’est pas ton monde que tu crois, j’avais oublié que la magie de la gôôôôôôôche était de s’être trahie et de t’avoir transformé en bourgeois. Bon, ben, le réel, tu vas bientôt te le prendre dans la gueule, en 2016 et en 2017.
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