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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
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16 mai 2020 6 16 /05 /mai /2020 17:02

https://vimeo.com/419295085

Selon la doxa postmoderne, toutes les révolutions ont échoué et la philosophie des Lumières en est la seule responsable. La victoire de la bourgeoisie en 1789, l’échec des précédents assauts prolétariens, l’histoire même de la lutte de classes, sont délibérément ignorés ou falsifiés. Les penseurs révolutionnaires critiquant la révolution du point de vue de la révolution n’ayant plus d’existence officielle, Marx et Bakounine sont condamnés sans être lus ni étudiés.

Les Lumières faisant office de bouc émissaire, tous les malheurs du monde leur seraient imputables.

Ce que les agents du postmodernisme se doivent de saccager et de dévaloriser est précisément ce qui, dans les Lumières, définit la démocratie comme un objectif toujours en devenir.

Pour imposer leur vision contrefaite de l’histoire achevée, il leur faut nier le caractère progressiste du projet démocratique, qui suppose l’impermanence de toutes les formes politiques et la dépendance de celles-ci aux moyens de production d’une époque.

Ils y sont déjà largement parvenus puisque, sur ce fumier de la conscience, une partie de l’opposition de gauche, gauchiste, verte et altermondialiste reprend à son compte la critique des Lumières et s’approprie le fumeux méta-récit du « mâle européen blanc hétéronormé » et qualifie de « réinvention de la démocratie et de la liberté » ses attaques en règle contre la démocratie et la liberté.

Ainsi réécrite, l’histoire européenne devient exclusivement barbare, coloniale et misogyne, entretenant chez les Européens d’aujourd’hui un profond et très religieux sentiment de culpabilité et de honte.

Les mêmes qui réclament une étude exhaustive de la traite négrière pour mettre ainsi un terme à une omerta qui a trop duré espèrent en finir, le plus tôt possible, avec l’histoire des luttes et des utopies révolutionnaires. Pourquoi devraient-ils faire la lumière sur des événements qui nous confirment que le totalitarisme et l’hypercapitalisme ne sont pas des fatalités ? Ils cherchent des coupables, pas la liberté.

Peut-on encore comprendre dans nos temps postmodernes que toute liberté accordée comme un passe-droit à une minorité n’est qu’une autre manière de reproduire l’inégalité et l’injustice, un autre nom donné au système de la domination et à sa reproduction ?

Il ne s’agit pas seulement de dénoncer les cultures qui justifient la barbarie, mais de combattre ce qui, dans la culture démocratique, en porte encore la marque.

À l’inverse d’une tendance contemporaine qui, au nom du relativisme culturel, aimerait nous faire douter que les libertés octroyées par les Lumières et la Révolution française soient supérieures à celles de l’Ancien Régime ; que le droit de vote soit un progrès par rapport au servage, ou que la liberté des femmes à disposer de leur corps puisse être une conquête ; il faut réaffirmer, contre tous les intégrismes, que si toutes les races et tous les peuples sont égaux, il est des cultures plus libres que d’autres, et par là même meilleures du point de vue de cette liberté. Ce que furent, en leur temps, les « Lumières arabo-andalouses » face à la chrétienté.

C’est toujours confronté à l’analyse d’une situation historique déterminée, en prise avec le réel, que la formulation théorique d’un projet de changement radical de la société a pu se développer. Ainsi en est-il de la laïcité, de « l’universalisme concret » qui n’étaient pas pour un penseur politique des « Lumières radicales » comme Condorcet des concepts abstraits, mais des réponses politiques concrètes à des situations tout aussi concrètes. Pour lui, il existait un réel vérifiable qui concernait tous les êtres humains et non des classes d’êtres particuliers selon leurs genres ou leurs races. La liberté était une et indivisible et ne tolérait aucune liberté particulière au nom d’un « différencialisme » de classes, de genres ou de races.

Pour justifier sa dénonciation de l’idée de progrès, le postmodernisme invoque l’état critique du présent, mais sans jamais mentionner qu’il serait possible d’y mettre un terme. Plus question d’inventer un autre futur, d’imaginer un destin commun plus attractif, car plus libre, plus égalitaire et plus fraternel. Comme si, fatalement, les conditions faites aux post-citoyens devaient rester les mêmes, éternellement. C’est toujours la même argumentation falsificatrice d’un temps corrupteur, d’un temps qui abîme les êtres et les situations et ne laisse aucun espoir. Un tel fatalisme tourne le dos à l’esprit des « Lumières radicales », pour qui le temps était au contraire constructeur. À la condition, bien sûr, de faire l’effort d’admettre une autre représentation du futur.

L’universalisme démocratique, l’universalisme « concret » des «Lumières radicales » ne se réduit pas à la démocratie représentative ; sa forme directe et libertaire en est une expansion, celle du champ de la liberté politique.

Ainsi, lorsque la démocratie directe s’oppose à la démocratie représentative, elle le fait au nom de la démocratie : elle en discute l’insuffisance. La conception libertaire de la démocratie, sa forme directe, est un approfondissement de l’idée démocratique et non sa réfutation ; elle n’en est pas l’antithèse, mais le dépassement pratique de sa forme représentative, sa figure en devenir. Une dénégation en actes du nationalisme, de la religion, de l’argent et de l’échange marchand qui s’affirme au nom de la liberté.

Il ne faut laisser aucun répit aux discours qui réhabilitent l’asservissement de la femme sous les formes conjointes de la barbarie religieuse, ou de l’aliénation marchande.

C’est précisément parce que notre présent est la catastrophe, qu’il convient d’en revenir, de manière critique, au noyau émancipateur des Lumières. Comme l’écrivait Adorno, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : « Nous pouvons y voir une possibilité de défendre la civilisation de l’irruption de forces barbares et régressives, mais aussi une nouvelle approche conceptuelle pour comprendre les conditions sociales qui ont favorisé la catastrophe et qui, aussi longtemps qu’elles n’auront pas été identifiées puis supprimées, laisseront planer à l’horizon du paysage social la menace de la rechute. »

Qui, de nos jours, aura encore le courage intellectuel de revendiquer l’héritage des Lumières arabo-andalouses comme préfiguration des Lumières européennes ?


 

Figures du féminisme révolutionnaire : de la Commune de Paris à la Révolution espagnole

Louise Michel 1830/1905

Elle resta, du 3 avril à la dernière semaine de la Commune avec les compagnies de marche du 61e bataillon. Lors de cette dernière semaine, elle défendit la barricade qui se situait de l’entrée de la Chaussée Clignancourt.

 

Paule Minck, née Adele Paulina Mekarska 1839/1901

En 1868, elle fonda une organisation mutualiste féministe révolutionnaire nommée la « Société fraternelle de l’ouvrière ».

Elle fit partie, avec Louise Michel, du Comité de vigilance de Montmartre.

Propagandiste énergique, elle anima des clubs révolutionnaires aussi bien à Paris qu’en province ; c’est là qu’elle se trouvait, envoyée en mission par la Commune, pendant la Semaine sanglante.

 

Élisabeth Dmitrieff 1851/1910

Lors de la Commune, elle vint à Paris comme représentante du Conseil général de l’AIT. Elle fut membre du Comité central de l’Union des femmes et s’occupa de l’organisation des ateliers coopératifs.

Lors de la semaine sanglante, elle défendit les barricades du Faubourg Saint-Antoine.

 

Anna Jaclard, née Anna Vassilievna Korvine-Kroukovskaïa 1843/1897

Pendant la Commune, elle fut membre du Comité de vigilance de Montmartre aux côtés de Louise Michel et de Paule Minck.

Elle fonda avec André Léo le journal « La Sociale ».

 

Marguerite Victoire Tinayre 1831/1895

Pendant la Commune, elle fut nommée inspectrice des écoles de filles du XIIème arrondissement.

Attachée à la laïcité, elle participa à l’expulsion des religieuses des établissements scolaires.

 

Marguerite Lachaise 1832/ ?

Cantinière du 66e bataillon, elle fit le coup de feu dans la plaine de Châtillon.

Hortense David vers 1835/ ?

Elle fut« matelot pointeur » à la marine de la Commune porte Maillot.

 

Elisa Rétiffe vers 1833/ ?

Cantinière au 135e bataillon, elle défendit la barricade de la rue Bellechasse.

 

Eulalie Papavoine 1846/ ?

Elle prit part aux combats de Neuilly, Issy, Vanves et Levallois.

Nathalie Le Mel 1826/1921

Sous sa direction, un groupe d’une cinquantaine de femmes construisit et défendit une barricade place Pigalle.

 

Léontine Suétens 1846/ ?

Cantinière au 135e bataillon, elle prit part à toutes les sorties de son bataillon et fut blessée deux fois.

 

Victorine Rouchy 1839/1921

Le bataillon « Les Turcos de la Commune » la félicita dans une lettre collective : « …du courage qu’elle a montré en suivant le bataillon au feu et de l’humanité qu’elle a eue pour les blessés. »

 

Victoire Léodile Béra dite André Léo 1824/1900

Romancière et journaliste, André Léo fut l’une des personnalités les plus essentielles des mouvements féministe et anarchiste.

Membre de l’AIT, proche de Bakounine, elle critique l’autoritarisme de Marx. En 1871, elle publia « La Guerre sociale » qui retrace l’histoire de la Commune.

Lors de la semaine sanglante, elle défendit une barricade aux Batignolles.

Commentaire en voix-off :

André Léo s’est insurgée contre la non-prise en compte des femmes dans l’organisation et la défense de la Commune.

« Il y a dans Paris un très grand nombre de républicains, très forts en logique, et que l’amour des femmes pour la République indigne et désole. Les faits de ce genre, que l’histoire, à d’autres époques, enregistre comme héroïques, leur semblent admirables dans le passé, mais tout à fait inconvenants et ridicules aujourd’hui. »

Pour André Léo, une telle attitude ne pouvait conduire qu’à l’échec.

 

Voltairine de Cleyre 1866/1912

Anarchiste, féministe, brillante conférencière, auteur d’articles et d’essais, elle fut selon Emma Goldmann : « la femme anarchiste la plus douée et la plus brillante que l’Amérique ait jamais produite. »

Elle défendit l’action directe comme seul moyen de parvenir à la révolution sociale.

Féministe radicale elle dénonça dans son essai « L’Esclavage sexuel » le viol légal qu’était à ses yeux l’institution du mariage. Combattant toute sa vie le règne de la domination masculine, pour elle, il ne pourrait y avoir de société libre sans une responsabilisation et une rébellion des femmes.

 

Emma Goldman 1869/1940

Anarchiste, féministe, brillante conférencière, auteur d’articles et d’essais, elle fut l’une des personnalités les plus essentielles des mouvements anarchiste et féministe. Elle joua un rôle déterminant dans le développement de la pensée anarchiste en Amérique du Nord et en Europe dans la première moitié du XXe siècle.

Son féminisme libertaire était aussi radical que ses autres engagements : elle prôna la contraception, l’égalité des sexes et l’union libre. Elle dénonça la domination masculine, l’organisation patriarcale de la société et l’institution du mariage. Elle fut l’une des pionnières du combat pour le contrôle des naissances

En 1911, avec Voltairine de Cleyre, elle participa à la création, à New York, de la première des Écoles modernes, le Ferrer Center (en hommage à Francisco Ferrer, le pédagogue libertaire espagnol.

Lors de la Première Guerre mondiale, elle milita contre la conscription récemment instaurée aux États-Unis, et s’engagea dans la « No Conscription League » qui organisait des réunions antimilitaristes contre la guerre.

Condamnée, elle passa deux années en prison, avant d’être expulsée, bannie et déchue de sa citoyenneté américaine, vers la Russie en décembre 1919, avec deux cent quarante-sept autres révolutionnaires. Elle fut qualifiée par J. Edgar Hoover, comme « l’une des femmes les plus dangereuses d’Amérique ».

Son exil forcé lui permit d’être témoin et acteur direct de la révolution russe. Dans « Mon désenchantement en Russie », elle dénonça le nouveau totalitarisme soviétique qui, comme à Cronstadt, « étouffe les soviets avec sa brutalité organisée ».

En 1936, invitée à Barcelone par la CNT et de la FAI, elle découvrit, pour la première fois de sa vie, communauté autogérée selon les principes pour lesquels elle s’était toujours battue.

Elle déclara : « Le travail constructif entrepris par la CNT et la FAI constitue une réalisation inimaginable aux yeux du régime bolchevique, et la collectivisation des terres et des usines en Espagne représente la plus grande réussite de toutes les périodes révolutionnaires. De plus, même si Franco gagne et que les anarchistes espagnols sont exterminés, le travail qu’ils ont commencé continuera à vivre. »


https://vimeo.com/419295085

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