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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 09:09

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O ROUQUAN - chercheur, enseignant

Spécialiste: Ve République, présidentielle, démocraties -

www.rouquansciencepo.fr

 

PUBLICATION(S) ACTUELLE(S): "Les stratégies présidentielles en France : constantes et variables au vu de la crise de la représentation", Revue Politique et Parlementaire, n°1060, sept. 2011.

 

Ambivalence de la primaire 

D’inspiration démocratique, la primaire est nécessaire mais pas suffisante à remédier à la crise de la légitimité des partis politiques. Essayons d’ évaluer quels sont les apports et les faiblesses éventuels de ce dispositif. 

Un plus démocratique 

Depuis dix ans, le PS profite d’être dans l’opposition pour élargir la sélection de son présidentiable. En 2007, les militants ont arbitré un débat qui s’est ouvertement tenu face à l’opinion, et une procédure plus facile d’adhésion permettait aux plus impliqués des sympathisants, de voter Les primaires des autres formations de gauche s’appuient encore aujourd’hui sur les seuls militants. Au PS, pour la première fois en 2011, les sympathisants non seulement de ce parti, mais de l’ensemble de la gauche, vont pouvoir décider. Si la mobilisation est forte, l’effet politique sera moteur. La primaire du PS représentera une dynamisation incontestable  de notre démocratie. Le charisme du candidat en bénéficiera. Si par contre d’une part débats procéduriers et difficultés matérielles de vote alimentés par la droite, d’autre part lassitude des guéguerres entre chefs, entrainent une faible mobilisation, le candidat désigné sera pénalisé. Les socialistes jouent gros dans cette affaire ; ils font preuve d’un certain courage. 

Quelle lisibilité idéologique ? 

Plus généralement, il faut s’interroger sur les limites de ce dispositif au regard de la perte globale de légitimité des partis politiques : d’abord, ils échouent de plus en plus à agréger un corpus idéologique lisible. Qui sait aujourd’hui où en est le PS par rapport à la social-démocratie ; considère-t-il que cette dernière est dépassée et si oui, qu’invente-t-il pour la remplacer ? Qui sait aujourd’hui où il place le curseur de la régulation, entre le néo-libéralisme dominant et les attentes de changement du système ? Plus à gauche certes, mais jusqu’où ? Que propose-t-il : des « mesurettes » ou des réformes de structure et lesquelles ?... Le PS est certes fier d’avoir voté un projet – mais depuis 2002, l’on ne compte plus les conventions et documents dits « de fond » -. Il est fier d’avoir d’abord communiqué sur ses idées, période dissociée de celle de la primaire, qui commence. Mais dès lors, que va apporter cette dernière à la clarification idéologique ? Ainsi, séparer les moments, n’est-ce pas illustrer que la personnalisation clive le PS, plus que les idées ? 

La course à l’échalote 

Car, davantage que par la confrontation d’idées, forcément limitée puisque les candidats appartiennent au même parti, la primaire est à la conjonction des logiques de clientèles et de marketing politique : le parti n’est plus suffisamment structuré par un leadership, mais aussi par des règles du jeu interne appliquées, pour empêcher l’étalage public et constant des ambitions personnelles. Cette logique est propre à la démocratie médiatique, gourmande d’affrontements incarnés. Ainsi, autant que par une éthique, le besoin d’organiser des primaires est justifié par l’échec des partis à sélectionner sereinement les dirigeants, aptes ensuite à candidater sans trop de contestation aux élections les plus importantes. Ce dispositif va sans doute permettre d’éviter les candidatures dissidentes au premier tour de la présidentielle ; phénomène que la droite avait rencontré notamment en 1995 – rivalité Balladur/Chirac -. Mais le risque de la primaire est d’exacerber à nouveau les concurrences internes, péniblement jugulées depuis deux ans. Dans ce cas, la crédibilité présidentielle ultérieure du candidat socialiste sera affaiblie. Dans le cas d’une primaire trop consensuelle, l’intérêt du grand public sera limité et la participation sans doute modeste. Quadrature du cercle... 

Un risque de lassitude ? 

La question qui se pose enfin, est de savoir si le calendrier choisi est le bon. Il y aura difficilement un temps de respiration suffisante, entre la primaire socialiste et le début de la précampagne présidentielle ; or, ce moment eût été utile à penser les plaies entre « écuries » Par ailleurs, en France, la présidentielle est à deux tours. Elle est suivie de législatives, également à deux tours. Les militants et les élus locaux ne seront-ils pas épuisés après un an et demi non stop de campagnes à implication nationale, auxquelles le PS a donc rajouté un round ? Leur mobilisation pourra-t-elle être maintenue ? Si les cadres du parti font de leur concurrence leur carburant, certains militants pensent qu’ils vont eux, en manquer. Que penser des sympathisants-électeurs ? Cette succession de votes ne va-t-elle pas finir par encourager l’abstention, notamment au dernier des scrutins, les législatives ? 

Le dispositif des primaires, présenté comme régénérateur, est donc ambivalent : il correspond à priori à un meilleur respect du principe démocratique de participation, mais il recèle nombre de risques ; il est dans tous les cas insuffisant à remédier à la crise de la représentation.

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commentaires

P
<br /> <br /> Ne croyez-vous pas que le désintérêt pour la politique vient de ce que le choix n'est pas un vrai choix ? Ce bipartisme est une catastrophe ! Preuve aujourd'hui : le PS vote un satisfecit à<br /> Sarkozy pour son action en Lybie, ce qui, compte tenu des arrières pensées de politique intérieure du Président, n'est guère compréhensible.<br /> <br /> <br /> <br />
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