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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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  • L'archipel contre-attaque !
  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 22:20

nono.jpghttp://blogs.mediapart.fr/blog/martyrobertneuffr

Les critiques pleuvent sur François Hollande et son gouvernement. Ils ne feraient pas la politique de gauche annoncée, ils auraient menti sciemment sur la réalité de la situation économique de la France et sur les perspectives qu'elle offrait, ils seraient des amateurs incapables d'y porter remède. Rien n'est plus naïf et en même temps archaïque que de porter ce genre de critiques. L'élection présidentielle n'est pas la ratification d'un programme politique mais un concours de récits calibrés par des spécialistes du storytelling*. Le récit gagnant c'est celui qu'une majorité "émotionnelle" aime entendre. Ensuite les difficultés commencent …

Le récit sarkozyste : de Villepinte au Trocadero

Le récit de Sarkozy a vraiment été produit comme tel à partir de 2007 dans son discours de Villepinte du 14 janvier. Emportée par un flot hétéroclite de mythes et de personnages historiques de droite et de gauche (de De Gaulle à Blum en passant par Jean Moulin et Camus) son histoire personnelle (j'ai changé) faisait de lui un héritier "naturel" chargé de réaliser les promesses des uns comme des autres. Un vrai récit parfaitement "triangulé"** qu'il prétendait réaliser sur un fond de "valeur-travail" réinterprétée dans le credo néolibéral le tout noyé dans de l'individualisme "démocratique" et chanté sur l'air de la méritocratie. Soumis à l'épreuve des faits, à la crise du capitalisme financier, requalifié en rodomontades et fanfaronnades dans la durée et décrédibilisé à jamais par les outrances du bling-bling quand ce n'était pas par le roman de gare familial, le récit s'est essoufflé. Il a fini dans un dernier come back désespéré sous la houlette d'un gourou de mélodrame dont les fantasmes se sont figés dans l'inquiétante scénographie du 1er mai au Trocadéro. Fuite en avant ou provocation, la fin de l'Histoire républicaine était proche … Le peuple, perspicace, a su écarter le danger … Grâces lui soient rendues !

 

Le récit hollandien : de Tulle à l'Elysée …

Le récit de Hollande débute par une petite performance très provinciale dans sa bonne ville de Tulle. Sa nouvelle silhouette d'énarque urbain, en rupture avec les standards locaux, préfigure ses combats à venir … Dans cette conquête réussite de l'image de soi il y a le germe de la conquête de l'Elysée … Le succès aux primaires ouvertes amorce et confirme la trajectoire. Puis vient le moment fondateur : le discours du Bourget émaillé de serments inscrivant le personnage dans l'histoire de la gauche, mais pas trop … Maître mots : le redressement dans la justice, la finance comme adversaire, la croissance comme talisman : vaste et vague programme mais suffisant pour capter les rêves enfouis des grands soirs du peuple de gauche, sans trop effrayer les autres… A partir de là le récit se fait au jour le jour : la construction narrative s'adapte continûment aux circonstances et aux sondages journaliers. Taxe à 75% au détour d'une émission de tv, anaphore du "moi président" dans le combat final : des banderilles plantées au bon moment … Hollande produit son récit dans le moment où il l'énonce … Aujourd'hui c'est dans l'adversité et l'impopularité, sous la pression des fantasmes résilients. Il y a des éléments pour dénoncer une politique du chien crevé au fil de l'eau aussi bien que pour le créditer d'une habileté suprême, surtout après que le Mali a révélé un autre personnage …  Il en résulte que tout jugement objectif péremptoire risque de se voir démenti à brève échéance … Les chiens aboient, le récit passe …

 

Dans le champ clos  des émotions

Quoi qu'il en soit la bataille politique ne sortira pas du champ des émotions cultivées jusqu'à saturation par les chaines et radios d'information continue et malaxées à la lumière des idées reçues dans d'innombrables talk-shows. A cet égard la performance de Mme Taubira sur le mariage pour tous est significative : en inscrivant sa légende personnelle dans le récit du pouvoir elle a élargi le champ à des émotions de qualité supérieure. Le champ des émotions n'étant pas régi par le principe de contradiction l'issue des luttes politiques est très incertaine et l'avantage est donné plutôt à la qualité qu'à la quantité au moment des bilans. La pensée rationnelle, argumentée et sûre d'elle-même n'intervient qu'à la hauteur des sentiments qu'elle inspire et ils sont rarement appréhendés et rarement positifs quand ils le  sont. C'est donc à la capacité d'un récit à produire de bonnes émotions de masse que l'on devra l'échec ou le succés d'une politique. Ainsi va la démocratie aujourd'hui …

 

Le pouvoir est au bout du récit … La prochaine fois, vous en laisserez vous conter ?

voir aussi:

François Hollande: on ne s'attendait pas à ce qu'il ait un si bon crochet du droit! Par Nicolas Caudeville

http://www.larchipelcontreattaque.eu/article-fran-ois-hollande-on-ne-s-attendait-pas-a-ce-qu-il-ait-un-si-bon-crochet-du-droit-par-nicolas-cau-112333916.html

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