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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
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27 juillet 2020 1 27 /07 /juillet /2020 16:36

 

 

Sur la nécessaire et urgente reformulation d’un projet humaniste revenant aux fondamentaux héritiers des Lumières, le texte de Marguerite Stern, « Féminisme : peut-on encore débattre de tout ? » est particulièrement significatif et révélateur.

Si nous voulons prolonger le combat engagé par Walter Benjamin, nous pourrions aujourd’hui transcrire l’urgence d’un tel projet par une formule lapidaire : NI FACHOS NI POMOS

 

POMOS : Pour ceux qui l’ignorent encore, le terme de POMOS renvoie à postmodernes.

Sur la critique du postmodernisme je renvoie à ma série télévisée : « La Société du chaos » (en lien sur l’archipel contre attaque) et à mes deux essais : « Résistance au chaos » et « Servitude et simulacre ». http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/la%20societe%20du%20chaos/

 

Féminisme : peut-on encore débattre de tout ?

Par Marguerite Stern, activiste féministe et ex-Femen

7 juillet 2020

 

Il y a quelques mois, j’ai commencé à m’exprimer au sujet du « transactivisme » et de la pensée dite queer sur les réseaux sociaux, estimant que ces sujets-là prenaient désormais trop de place dans le féminisme jusqu’à invisibiliser les combats des femmes.

 

Quand je lis l’expression « colleur·euses » ou « personne à vulve », je ne peux pas m’empêcher de penser que cet outil qu’est l’écriture inclusive, et qui était au départ destiné à nous redonner une place dans le langage, a été dévoyé et qu’il sert désormais à installer la présence des hommes dans la sphère féministe.

 

De la même façon, quand on me dit que je mens et que je ne suis pas l’initiatrice des collages contre les féminicides alors que j’ai passé six mois à coller seule avant que l’attention médiatique ne prenne, on invisibilise encore une femme. Qu’on soit d’accord avec moi sur toutes mes idées ou pas n’est pas la question : j’accepte qu’on pense différemment et que d’autres utilisent cette technique pour dire ce qu’elles veulent. Je n’ai pas posé de copyright dessus. Mais qu’on efface la contribution d’une femme à l’histoire est un procédé profondément patriarcal. « Rendons à Cléopâtre ce qui appartient à Cléopâtre », comme le dit la brillante autrice et comédienne Typhaine D.

 

Par souci d’horizontalité et par penchant anarchiste, j’ai volontairement abandonné la tête de ce mouvement au bout d’un mois. Comme l’attention médiatique s’était cristallisée autour de moi, je trouvais que ça avait du sens de le laisser évoluer en dehors de mon jugement. Mais je me retrouve aujourd’hui dans une position où je dois sans cesse réaffirmer sa création pour ne pas être invisibilisée par des militantes queers qui tiennent des propos haineux tels que « Les TERFS au bûcher »

[TERFS pour « trans-exclusionary radical feminist » soit « féministe qui exclut les trans de sa lutte », ndlr].

Ça n’est pas normal. Ces procédés sont violents et remettent en question la base même du féminisme, c’est-à-dire l’esprit de sororité et de transmission que nous devons maintenir et développer au sein du grand peuple des femmes.

 

 

Esprit de sororité

 

Ça fait quelques années que je suis habituée à recevoir des menaces de mort. A l’époque où j’étais dans les Femen, elles venaient de l’extrême droite et des islamistes. Ce qui m’inquiète, c’est qu’aujourd’hui, elles proviennent des militant·es dites « féministes queers ». Depuis l’arrivée d’Instagram, ce mouvement de pensée s’est largement développé en France et prône un libéralisme dangereux, qui commence même à envahir la sphère universitaire.

 

Ce que j’appelle « libéralisme », c’est le fameux argument du libre arbitre. Une femme serait « libre » de porter le voile, « libre » de se prostituer, « libre » d’échapper à son genre pourtant déterminé par son sexe de naissance. Or, je pense que dans une société où l’on considère que nous sommes des objets sexuels entièrement tendus vers le désir masculin, et où règne la culture du viol, on ne peut pas dire qu’on puisse « choisir » de se prostituer. Pour celles qui l’affirment (c’est-à-dire très peu, puisque la majorité des femmes en situation de prostitution sont victimes d’un système de traite humaine), je pense que c’est en réalité le fruit d’une construction sociale genrée sinon 85% des personnes en situation de prostitution ne seraient pas des femmes et 99% des « clients » ne seraient pas des hommes.

 

J’estime que cette question est extrêmement grave puisqu’elle met en jeu la santé des femmes et la conception globale qu’on se fait de ce qu’est ou de ce que peut être une femme, mérite de pouvoir entendre tous les types d’arguments, y compris les miens. Or, dès que j’ose exprimer mes idées abolitionnistes sur les réseaux sociaux s’ensuit un lynchage en ligne de plus en plus violent. Le cyberharcèlement fait désormais loi, et il se poursuit dans le réel : nombre d’entre nous n’osons plus nous rendre en manifestation par peur d’être agressées.

 

On est entrées dans un nouveau règne loin de l’utopie de la sororité : celui de la terreur. Désormais, si l’on pense que le consentement ne peut pas s’acheter, que le voile est un objet de contrôle sur nos corps ou que les mouvements queers viennent réactiver la permanence des stéréotypes de genre, on se fait lyncher.

 

Tous les jours, je reçois des messages de femmes qui me remercient de continuer à défendre mes idées et de ne pas céder aux intimidations. Elles me disent qu’elles ont peur de faire pareil. Qu’elles ont même peur de partager ou de liker mes posts. Hier encore, une survivante de la prostitution m’a envoyé un témoignage édifiant dont voici un extrait :

« En tant qu’abolitionniste, je ne me sens plus en sécurité pour manifester. Une de mes connaissances a été agressée pour ce type de position en plein cortège en mars. Hier, à la Pride, j’ai ressenti la même chose. Finalement c’est comme si je n’avais plus de place nulle part. Invisibilisée en tant que femme, en tant que bisexuelle et en tant que victime. Toutes ces pancartes « vive les putes » et compagnie, cette banalisation voire promotion du « travail du sexe », c’est justement une violence de plus pour moi. »

 

 

Mécanismes patriarcaux

 

Je reçois aussi des messages de lesbiennes qui me disent qu’elles souffrent d’être accusées de transphobie parce qu’elles ne veulent pas de pénis entre leurs cuisses. Des messages de femmes qui me disent que je les ai fait changer d’avis, et qu’elles n’avaient jamais eu accès aux arguments que je développe avant. Des messages de femmes qui me disent qu’elles ne sont pas d’accord avec moi, mais qu’elles aimeraient pouvoir assister à des débats sains, idées contre idées, sans insultes et sans haine.

 

J’écris pour elles. Pour celles qui pensent comme moi et pour les autres qui sont fatiguées par la violence de certaines féministes d’aujourd’hui. Pour celles, nombreuses, qui abandonnent le combat parce qu’elles n’en peuvent plus de constater que désormais la violence vient de leur « propre camp ». Je voudrais vous dire que vous n’êtes pas seules. Que si vous êtes des centaines à m’écrire, alors vous êtes probablement des milliers en vérité. Que vous n’avez pas à culpabiliser de ne pas vous exprimer : nos vies sont déjà suffisamment structurées par la peur, inutile de rajouter de nouveaux traumatismes que vous n’êtes pas prêtes à encaisser.

 

J’écris aussi pour celles qui considèrent que c’est un débat de niche : bientôt ça ne le sera plus. Je vous le dis, je l’observe depuis environ deux ans, le milieu féministe en France et ailleurs est en train de devenir violent sous couvert d’inclusivité. Il est en train de se faire gangrener par des mécanismes patriarcaux et virilistes. Que nous ne soyons pas d’accord sur tout c’est une chose, mais que nous reproduisions dans nos sphères militantes les mêmes mécanismes que ceux que nous dénonçons est un non-sens complet qui finira par nous détruire. La lutte contre les violences conjugales et les féminicides ne le supportera pas. Ce texte est une sonnette d’alarme.

Voir aussi de Jordi Vidal :

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/la%20societe%20du%20chaos/

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26 juillet 2020 7 26 /07 /juillet /2020 14:18

 

Quand on a demandé à Winston Churchill de couper dans le budget des arts pour l’effort de guerre, il a répondu : "Alors pourquoi nous battons-nous ?"

"L'Étrange Défaite". https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89trange_D%C3%A9faite Témoignage écrit en 1940 est un témoignage sur la bataille de France écrit en 1940 par Marc Bloch, officier et historien, qui a participé aux deux guerres mondiales. Dans ce livre, il ne raconte pas ses souvenirs personnels mais s'efforce, en témoin objectif, de comprendre les raisons de la défaite française lors de la bataille de France pendant la Seconde Guerre mondiale. Rédigé sur le moment, L'Étrange Défaite a marqué les esprits dès sa parution par la pertinence des constats qui y sont faits"

Il en va de même pour la culture à Perpignan, face à son poisson pilote la mondanité: la culture n'est plus qu'un prétexte à sa fête (sa défaite) la mondanité. Les mondains ne célèbrent la culture que pour mieux l’enterrer: l'étouffer de leur tendresse .

C'est que dans la culture, il y a quelque-chose d'âpre, de difficile au début: c'est comme apprendre à nager!

C'est avant tout un travail sur soi dans la confrontation aux techniques pour créer une œuvre, ou la comprendre, mais, c'est ce travail qui nous transforme et nous rend meilleur.C'est le chemin de l’œuvre ou vers l’œuvre, qui nous modifie! Mais les mauvais compagnons de la culture ont voulu voler ses secrets sans vouloir faire ce travail sur eux-même et ainsi l'ont tué! Désormais,la mondanité est à la culture, ce que le canada dry est à l'alcool !

En matière de culture et de sa révélation, il y a toujours  les 3 stades: Jésus, ses apôtres et l'église. Et se sont toujours les ayants droit qui sont les plus exigeants en matière de rétributions! 

Pour revenir à Perpignan, ceux qui ont pignon sur rue, sont plus, les commentateurs, que les créateurs, les grands commandeurs sur catalogues de spectacles que ses acteurs . Avec la complicité d'une presse qui ni entend pas plus en culture qu'en politique, (le syndrome du limonadier, converti en journaliste) on maintient la confusion dans l'esprit des braves gens que cela intéresse encore...

Il y a aussi que lorsque la culture va, le BTP va ...

On met souvent au crédit de la culture, la construction de bâtiments en son nom. Des bâtiments dont les coûts épuisent la possibilité d'investir dans le contenant culturel.En matière de culture, il vaut mieux être maçon que comédien, musicien ou peintre (à moins que ce soit en bâtiment)

A Perpignan la dernière élection a mis fin à des décennies d'ancien régime, mais dans la composition du nouveau , il y a déjà les traces du "beau comme l'ancien"

Comme une nouvelle saveur qui aurait l'arrière goût de tradition locale!

 

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14 juillet 2020 2 14 /07 /juillet /2020 12:49


Pour retrouver toute la pertinence et l’actualité de la pensée de Walter Benjamin, il me semble important d’en revenir à l’universalisme de sa démarche, à sa revendication d’une histoire éclairée par Les Lumières, à la manière fulgurante par laquelle un passé vaincu revient au présent pour le mettre en cause et lui réclamer justice. Pour ce qui concerne notre triste époque, rien moins que l’universalisme concret des Lumières.
Je vous invite donc à lire le texte tout à fait remarquable d’André Markowicz (traducteur et poète français.)

Jordi Vidal

Retour au péché originel

 

J’ai laissé passer pas mal de temps avant de me dire qu’il fallait que je reparle de ce qu’on appelle « l’anti-racisme » tel qu’il fait la une de la presse dans le monde aujourd'hui, — parce que, oui, j’avais été brûlé par ce qui s’était passé avec les « Suppliantes » de Philippe Brunet https://www.franceculture.fr/emissions/signes-des-temps/les-nouvelles-censures-au-theatre, et brûlé pas seulement par les arguments mais par mon propre aveuglement : je ne m’étais pas rendu compte que nous étions passés dans un autre monde, — un monde où la lutte des classes, c’est-à-dire la lutte pour sortir d’un système d’exploitation, en hommes libres et solidaires, avait été remplacée par la lutte des races, c’est-à-dire qu’il n’y avait absolument plus aucun moyen d’imaginer un progrès social, à partir du moment où chacun de nous portait sur sa peau la preuve de son péché originel. Les Noirs (supposés existants en tant que tels, dans une masse indifférenciée définie par la couleur) étant tous victimes des Blancs (qui que puissent être ces Blancs). Les Noirs, seuls habilités, du coup, à parler des souffrances des esclaves, sinon à jouer des Noirs au théâtre (ou des supposés Noirs), parce que les Noirs sont, en tant que Noirs, « racisés ».

J’avais parlé des « Jésuites » qui me traitaient de raciste parce que je m’élevais contre ce que je considère toujours comme une ignominie et une stupidité. Je ne voulais pas seulement parler des méthodes chafouines que je voyais à l’œuvre : envoyer au charbon des nervis, des brutes épaisses, laisser hurler, et puis se présenter pour des gens modérés et retirer les marrons du feu. Je voulais dire, réellement, que c’était le triomphe du péché originel.

Il y a d’abord le péché originel de la naissance. Ce péché brandi par des militants qui se proclament de gauche, anti-capitalistes, anti-systèmes, écologistes ou quoi ou qu’est-ce, pour moi, il est pire, au final, que l’islamisme. Pour un islamiste, de fait, la race ne compte pas, seule compte votre conversion. Mais que puis-je faire, moi, avec ma peau blanche ? Et que peut faire un noir ? Sa peau restera toujours noire. Bien sûr, il peut y avoir des agents de l’étranger, des traîtres, du coup, à la cause, des noirs, par exemple, qui tombent amoureux d’une blanche, et là, quel est le résultat ?... des mischlinge, des hybrides ?... C’est ce racisme-là, cette hydre-là que je vois prospérer aujourd’hui, en même temps que l’autre, celui de toujours, et celui dont je pensais que notre but à tous (je ne parle pas aux électeurs du FN sur ma page) était de le combattre.

Ensuite, il y a dans le discours « antiraciste » d’aujourd’hui quelque chose de profondément non pas « antiraciste » mais anti-historique.

Il y a l’idée (pas exprimée, considérée comme une évidence) que l’esclavage se réduit à l’esclavage des noirs par les blancs. L’esclavage des noirs par les blancs a été, ô combien, réel, mais l’esclavage des noirs par les arabes l’a été tout autant. Je devrais dire : l’est encore, dès lors qu’il existe encore, quasiment légalement en Mauritanie, et que Daesh y est revenu massivement et qu’aujourd’hui encore, en Libye, on vend des réfugiés africains comme esclaves. Or, les accusations ne sont portées que sur les Occidentaux. Moi, ça, ça me pose problème.

Ça me pose d’autant plus problème que l’esclavage ne se réduit pas à l’Afrique. Je n’ai pas l’impression, par exemple, qu’il ne reste pas un problème, majeur, catastrophique, par exemple, en Inde (et depuis bien avant la conquête anglaise) ou, d’une autre façon, en Chine. Je n’ai pas l’impression que l’esclavage n’ait pas existé, autre exemple, en Russie — légalement jusqu’en 1861 (même date d’abolition que les Etats-Unis), et, dans les faits, bien plus tard. En Russie, ce n’étaient pas des Noirs qui étaient vendus, torturés, utilisés comme du bétail et jetés au rebut, c’étaient des Blancs, par d’autres Blancs. Et ces Blancs, dans le même temps, utilisant souvent des soldats blancs esclaves, colonisaient l’Asie Centrale, où les esclaves existaient aussi, et où, là encore, ces esclaves n’étaient pas noirs. Et puis, en Afrique même, je n’ai pas l’impression que les différents royaumes africains d’avant la colonisation ne pratiquaient pas l’esclavage et ne vendaient pas, par exemple, leurs prisonniers aux marchands, arabes, portugais, français, anglais, américains. Et je n’ai pas l’impression (ou me trompé-je ?) que la solidarité des noirs ait un jour existé davantage que celle des blancs, ou des jaunes, ou des indiens d’Amérique entre eux.

Bref, le discours des associations dites anti-racistes accuse les uns (à juste titre) et dédouane les autres, ce qui permet de ne pas analyser le phénomène global et donc de le laisser se perpétuer dans le monde.

Ensuite, il y a la revendication de détenir seul le droit de s’exprimer sur ses propres problèmes, — revendication qui ravage en ce moment le monde anglo-saxon au même rythme que les ravages de Trump. Cette revendication n’empêche pas seulement la lutte commune, la lutte politique, humaniste. Elle empêche, je l’ai dit et je le redis ici, cette chose fondamentale qui est à la naissance de la littérature, l’empathie. Parce que la littérature est l’expression de l’autre — de ce que je ne suis pas. Parce qu’on écrit toujours pour l’autre, pour le frère, jamais pour soi (même quand on passe sa vie à faire un journal intime). Faire un procès d’intention à un écrivain parce qu’il traite un sujet qui ne le concerne pas par la couleur de sa peau est une des définitions du racisme. Et ce racisme, dans le monde anglo-saxon, devient la loi. Une loi agressive, vindicative, pleine de la bonne conscience universelle du fanatisme.

Et puis, il y a autre chose : la tentation hygiéniste de l’histoire. Il faudrait que l’histoire soit comme nous voudrions qu’elle soit, et il faudrait juger le passé à l’aune du présent, ou, plus précisément, pas à l’aune du présent en général, mais du présent tel que nous le comprenons, nous, tel que, nous, nous voulons qu’il soit. Il faut tout nettoyer. Voltaire dès lors, par exemple, ne serait plus qu’un vil antisémite, Jules Ferry ne serait plus qu’un infâme colonialiste (il l’a été, sans aucun doute), et ainsi de suite — c’est-à-dire que l’histoire tout entière n’est plus regardée que par ce prisme-là. Du coup, l’histoire n’est plus regardée du tout, elle n’est plus qu’un présent détesté. Ce que nous voyons se déployer, à une très grande vitesse, c’est une nouvelle Révolution culturelle à la chinoise (qui a été encensée, à l’époque, par bien de nos grands intellectuels). Je pense que le moment viendra où, chacun de nous, devant une foule hurlante (peut-être par l'intermédiaire de « meet » ou de « zoom »), devra demander pardon d’être ce que vous pensez qu’il est.

Ce n’est pas ça qui va changer la misère endémique des banlieues, ni le racisme des électeurs de Le Pen. Mais ça fera plaisir — et ce sera déjà bien.

Parce que, ce qui fait le plus plaisir, c’est de désigner les méchants et, donc, d’être un gentil au milieu des gentils. Ça vous donne bonne conscience. La bonne conscience, c’est bon pour la santé. Et la santé, nous sommes d’accord, c’est l’essentiel.

Et j’oubliais cette évidence : l’universalisme, c’est une valeur de Blancs.

André Markowicz (29 juin 2020)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Markowicz

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13 juillet 2020 1 13 /07 /juillet /2020 12:03

 

"Quand Noé a-t-il bâti son arche Gladys ? Avant le déluge ! Avant le déluge!"
film Spygame
 
Le déluge avait déjà eu lieu à Perpignan bien avant l'élection de Louis Aliot, on avait fermé l'école des Beaux Arts et la culture n'était réduite qu'à l'état de vitrine afin que les bourgeois de la ville puissent se montrer en consommant des petits four. Mais dans les mas des Albères en ce temps là, cela ne traumatisait personne . Eux se faisaient leur propre festival dans leur salon et ne se préoccupaient pas du malheur culturel des autres...Vivant à coté du lieu de malheur du philosophe Walter Benjamin https://fr.wikipedia.org/wiki/Walter_Benjamin, certains se sont emparés de l’œuvre et de sa figure tragique, pour se mettre en scène .
 
Walter Benjamin est désormais plus pour eux un Copyright qu'un philosophe, et ils comptent bien toucher les royalties morales un certain temps. Ils sont à Walter Benjamin ce que les témoins de Jéhovah sont à Jésus: ils n'ont pas vu l'accident, mais ils donnent témoignage à la presse!  Vous voulez faire une piscine Walter Benjamin (oui, il savait aussi bien nager qu'écrire) rédigez leur un courrier en justifiant qui vous êtes, et pourquoi par les temps qui coulent, une piscine Walter Benjamin peut être une bouée de sauvetage pour la pensée... Et si vous remplissez leurs critères, vous aurez droit à votre premier flocon en Walter Benjamisme!
Le temps pour témoigner est tellement large qu'ils s'interdisent pour la plupart de produire des écrits dans la lignée ou non de leur prophète, pas même des hadiths!
Ce sont essentiellement des producteurs en moraline. Ces francs bourgeois ne sont pas là pour prendre des risques, c'est Walter et Benjamin qui meurent et eux qui comptent bien en vivre. La période est à la posture et à l'imposture .
 

Walter Benjamin, il ne s'agit pas de le lire mais de l'invoquer !

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11 juillet 2020 6 11 /07 /juillet /2020 18:00
 
Monty Python : la vie de Brian

 

150 artistes et intellectuels condamnent l'« intolérance à l’égard des opinions divergentes »TRIBUNE La journaliste Gloria Steinem, la créatrice d’Harry Potter J.K. Rowling ou encore l’écrivain algérien Kamel Daoud dénoncent un climat d’« intolérance à l’égard des opinions divergentes » et appellent à « argumenter et convaincre », plutôt qu’à « taire »
 
Il est de bon ton de nos jours de pétitionner, toujours pour la bonne
cause. Bonne cause qui oscille le plus souvent entre la fausse
conscience et l’invective. Le texte que je vous engage à lire, et non
à signer, rappelle que de nos jours, la droite et l’extrême droite
n’ont pas le monopole de l’intolérance.
Comme l’écrivent les signataires :
 
« La censure, que l’on s’attendait plutôt à voir surgir du côté de la
droite radicale, se répand largement aussi dans notre culture :
intolérance à l’égard des opinions divergentes, goût pour
l’humiliation publique et l’ostracisme, tendance à dissoudre des
questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante. »
 
Et encore :
« Cette atmosphère étouffante va finir par nuire aux causes les plus
vitales de notre époque. Restreindre le débat, que ce soit le fait
d’un gouvernement répressif ou d’une société intolérante, nuit
immanquablement à ceux qui ne détiennent pas le pouvoir et nous rend
tous moins aptes à participer à la vie démocratique. »

A Letter on Justice and Open Debate

« Nos institutions culturelles sont aujourd’hui à l’épreuve. Les puissantes manifestations en faveur de la justice raciale et sociale revendiquent une réforme de la police trop longtemps différée et font plus largement entendre des appels pour davantage d’égalité et d’inclusion dans notre société, notamment dans l’enseignement supérieur, le journalisme, la philanthropie
et les arts.
Mais cette nécessaire prise en compte a aussi renforcé tout un ensemble de postures morales et d’engagements politiques qui risquent d’affaiblir les règles du débat public et l’acceptation des différences au profit d’un conformisme idéologique. Autant nous avons salué la première phase de ce mouvement, autant nous voulons nous élever contre la seconde.
Les forces illibérales gagnent du terrain partout dans le monde et trouvent un puissant allié en Donald Trump, qui représente une réelle menace contre la démocratie. Notre résistance ne devrait pas conduire au dogmatisme ou à la coercition. L’inclusion démocratique que nous appelons de nos vœux ne peut advenir que si nous refusons le climat d’intolérance général qui s’est installé de part et d’autre.

 

Crainte des représailles

L’échange libre des informations et des idées, qui est le moteur même des sociétés libérales, devient chaque jour plus limité. La censure, que l’on s’attendait plutôt à voir surgir du côté de la droite radicale, se répand largement aussi dans notre culture : intolérance à l’égard des opinions divergentes, goût pour l’humiliation publique et l’ostracisme, tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante. Nous défendons le principe d’un contre-discours solide et même caustique de toutes parts.
Or, les appels à sanctionner rapidement et sévèrement tout ce qui est perçu comme une
transgression langagière et idéologique sont devenus monnaie courante. Plus inquiétant
encore, des dirigeants institutionnels, ne sachant plus où donner de la tête pour limiter les dégâts, optent pour des sanctions hâtives et disproportionnées plutôt que pour des réformes réfléchies.

2

On renvoie des rédacteurs en chef pour avoir publié des articles controversés ; on retire des livres sous le prétexte d’un manque d’authenticité ; on empêche des journalistes d’écrire sur certains sujets ; on enquête sur des professeurs à cause des œuvres littéraires qu’ils citent en classe ; un chercheur est renvoyé pour avoir fait circuler un article scientifique dûment examiné par des pairs ; et on limoge des dirigeants d’organisation pour des erreurs qui ne sont parfois que des maladresses.
Quelles que soient les raisons invoquées, la conséquence en est qu’il est de plus en plus
difficile de prendre la parole sans craindre des représailles. Nous en faisons déjà les frais, à en juger par l’aversion au risque qui se développe parmi les écrivains, les artistes et les journalistes, inhibés par la peur de perdre leur gagne-pain s’ils s’écartent du consensus ou même s’ils ne font pas preuve du zèle attendu pour se conformer.

La justice n’existe pas sans la liberté

Cette atmosphère étouffante va finir par nuire aux causes les plus vitales de notre époque.
Restreindre le débat, que ce soit le fait d’un gouvernement répressif ou d’une société
intolérante, nuit immanquablement à ceux qui ne détiennent pas le pouvoir et nous rend tous moins aptes à participer à la vie démocratique.
Pour vaincre de mauvaises idées, il faut les exposer, argumenter et convaincre, et non pas essayer de les taire ou espérer qu’elles disparaissent.
Nous rejetons les faux choix qu’on nous présente entre la justice et la liberté : l’une n’existe pas sans l’autre. En tant qu’écrivains, notre métier repose sur la marge que la société nous accorde pour l’expérimentation, la prise de risque et même l’erreur. Nous avons besoin de préserver la possibilité d’un désaccord de bonne foi sans conséquences professionnelles désastreuses. Si nous ne défendons pas ce qui est la condition même de notre travail, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que le public ou l’Etat le fasse pour nous. »
(Traduit de l’anglais par Pauline Colonna d’Istria)

3

Elliot Ackerman
Saladin Ambar – Université Rutgers
Martin Amis
Anne Applebaum
Marie Arana – auteur
Margaret Atwood
John Banville
Mia Bay – historien
Louis Begley – écrivain
Roger Berkowitz – Collège Bard
Paul Berman – écrivain
Sheri Berman – Barnard College
Reginald Dwayne Betts – poète
Neil Blair, agent
David W. Blight – Université de Yale
Jennifer Finney Boylan – auteur
David Bromwich
David Brooks – chroniqueur
Ian Buruma – Collège Bard
Lea Carpenter
Noam Chomsky – MIT (émérite)
Nicholas A. Christakis – Université de Yale
Roger Cohen – écrivain
Ambassadeur Frances D. Cook, ret.
Drucilla Cornell – Fondatrice, uBuntu Project
Kamel Daoud
Meghan Daum – écrivain
Gerald Early – Université de Washington-St. Louis
Jeffrey Eugenides – écrivain
Dexter Filkins
Federico Finchelstein – La nouvelle école
Caitlin Flanagan
Richard T. Ford – Stanford Law School
Kmele Foster
David Frum – journaliste
Francis Fukuyama – Université de Stanford
Atul Gawande – Université Harvard
Todd Gitlin – Université Columbia
Kim Ghattas
Malcolm Gladwell
Michelle Goldberg – chroniqueuse
Rebecca Goldstein – écrivain
Anthony Grafton – Université de Princeton
David Greenberg – Université Rutgers
Linda Greenhouse
Rinne B. Groff – dramaturge
Sarah Haider – militante
Jonathan Haidt – NYU-Stern
Roya Hakakian – écrivain
Shadi Hamid – Établissement Brookings

4

Jeet Heer – La Nation
Katie Herzog – animatrice de podcast
Susannah Heschel – Collège Dartmouth
Adam Hochschild – auteur
Arlie Russell Hochschild – auteur
Eva Hoffman – écrivain
Coleman Hughes – écrivain / Manhattan Institute
Hussein Ibish – Institut des États arabes du Golfe
Michael Ignatieff
Zaid Jilani – journaliste
Bill T. Jones – Arts vivants de New York
Wendy Kaminer – écrivain
Matthew Karp – Université de Princeton
Garry Kasparov – Renouveler l’initiative pour la démocratie
Daniel Kehlmann – écrivain
Randall Kennedy
Khaled Khalifa – écrivain
Parag Khanna – auteur
Laura Kipnis – Université Northwestern
Frances Kissling – Centre pour la santé, l’éthique et la politique sociale
Enrique Krauze – historien
Anthony Kronman – Université de Yale
Joy Ladin – Université Yeshiva
Nicholas Lemann – Université Columbia
Mark Lilla – Université Columbia
Susie Linfield – Université de New York
Damon Linker – écrivain
Dahlia Lithwick – Ardoise
Steven Lukes – Université de New York
John R. MacArthur – éditeur, écrivain
Susan Madrak – écrivain
Phoebe Maltz Bovy – écrivain
Greil Marcus
Wynton Marsalis – Jazz au Lincoln Center
Kati Marton – auteur
Debra Maschek – érudite
Deirdre McCloskey – Université de l’Illinois à Chicago
John McWhorter – Université Columbia
Uday Mehta – Université de la ville de New York
Andrew Moravcsik – Université de Princeton
Yascha Mounk – Persuasion
Samuel Moyn – Université de Yale
Meera Nanda – écrivain et professeur
Cary Nelson – Université de l’Illinois à Urbana-Champaign
Olivia Nuzzi – New York Magazine
Mark Oppenheimer – Université Yale
Dael Orlandersmith – auteur / interprète
George Packer
Nell Irvin Painter – Université de Princeton (émérite)
Greg Pardlo – Université Rutgers – Camden

5
Orlando Patterson – Université Harvard
Steven Pinker – Université Harvard
Letty Cottin Pogrebin
Katha Pollitt – écrivain
Claire Bond Potter – La nouvelle école
Taufiq Rahim – Fondation New America
Zia Haider Rahman – écrivain
Jennifer Ratner-Rosenhagen – Université du Wisconsin
Jonathan Rauch – Brookings Institution / L’Atlantique
Neil Roberts – théoricien politique
Melvin Rogers – Université Brown
Kat Rosenfield – écrivain
Loretta J. Ross – Smith College
JK Rowling
Salman Rushdie – Université de New York
Karim Sadjadpour – Dotation Carnegie
Daryl Michael Scott – Université Howard
Diana Senechal – enseignante et écrivaine
Jennifer Senior – chroniqueuse
Judith Shulevitz – écrivain
Jesse Singal – journaliste
Abattage Anne-Marie
Andrew Solomon – écrivain
Deborah Solomon – critique et biographe
Allison Stanger – Collège Middlebury
Paul Starr, American Prospect / Princeton University
Wendell Steavenson – écrivain
Gloria Steinem – écrivaine et militante
Nadine Strossen – École de droit de New York
Ronald S. Sullivan Jr. – Harvard Law School
Kian Tajbakhsh – Université Columbia
Zephyr Teachout – Université Fordham
Cynthia Tucker – Université de South Alabama
Adaner Usmani – Université Harvard
Chloé Valdary
Lucía Martínez Valdivia – Reed College
Helen Vendler – Université Harvard
Judy B. Walze
Michael Walzer
Eric K. Washington – historien
Caroline Weber – historienne
Randi Weingarten – Fédération américaine des enseignants
Bari Weiss
Sean Wilentz – Université de Princeton
Garry Wills
Thomas Chatterton Williams – écrivain
Robert F. Worth – journaliste et auteur
Molly Worthen – Université de Caroline du Nord à Chapel Hill
Matthew Yglesias
Emily Yoffe – journaliste

6

Cathy Young – journaliste
Fareed Zakaria

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4 juillet 2020 6 04 /07 /juillet /2020 22:11
Perpignan / L Aliot nouveau maire: le nommé centre d'art Walter Benjamin ! par Nicolas Caudeville et Jordi Vidal

Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard.

Douglas MacArthur

L'élection du RN sans étiquette Louis Aliot à la mairie de Perpignan
dimanche dernier génère encore des répliques : dès avant, dès le
début, et peut être même jusqu'à la fin, on lui a supposé, on lui
suppose, on lui supposera des intentions maléfiques (jamais
dédiabolisé) pour tout et spécifiquement pour la culture. Peu de gens
se sont manifestés lorsque le maire républicain Jean-Marc Pujol a fait
fermer l'école des beaux-arts qui avait prés de 100 ans
http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2014/08/perpignan-si-le-fn-voulait-fermer-l-ecole-des-beaux-arts-vous-auriez-hurle-par-nicolas-caudeville.html.
Silencieux encore lorsque le même Jean-Marc Pujol fit fermer le centre
d'art Walter Benjamin créé par Jordi Vidal alors directeur de la
culture de la ville de Perpignan (centre inaugurée le 12 octobre 2013
voir vidéo plus bas). Et Aliot maire veut rouvrir l'école des beaux
arts et le centre Walter Benjamin. De beaux esprits vivant loin dans
les Albéres à 2 pas du chemin où Walter est mort, se sont émus qu'un
maire issu de Satan, puisse rouvrir ce lieu dont il semble que ces
personnes soient les ayants droit du philosophe avec exclusive, et
qu'ils s'arrogent le droit de distribuer dignités et les indignités
quant au droit de passage sur les chemins de Walter Benjamin. Le tout
s'est coagulé dans une pétition reprise par Médiapart, et à laquelle
se sont ajoutées des indignations d'intellectuels parisiens
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/030720/si-l-ennemi-triomphe-meme-les-morts-ne-seront-pas-en-surete

«Si l’ennemi triomphe, même les morts ne seront pas en sûreté…»
Rien que ça, parce que Louis Aliot Satan l'habite!
Avant de s'emballer sur la légitimité ou pas de ré-ouvrir le centre
d'art (parce que :"« Il est urgent d’arracher le nom de Walter
Benjamin – pour le mettre en sûreté – des mains de l’extrême droite et
de tous ceux qui réécrivent l’histoire »), il faut revenir aux
origines du centre et à la pensée stratégique de son créateur qui a
prévalu pour son érection...un texte

 
 

 

de la survie des beaux-arts au centre d’art contemporain Walter benjamin

Par Jordi vidal

Il m’a toujours semblé, pour répondre à une offensive ennemie, que la meilleure des stratégies ne découlait pas seulement de l’analyse des positions, des forces en présence et de l’action prévisible qui en découlait, mais dépendait, aussi, d’une prise en compte d’éléments extérieurs, même si ces éléments pouvaient sembler irrationnels et sans lien direct avec les conditions réelles du conflit. C’est en ne réduisant pas l’offensive aux seules conditions qui nous sont imposées (ou que nous nous imposons sans en avoir conscience), que nous pouvons, sinon l’éviter, du moins la contourner. Dans tout conflit, il faut refuser que la riposte soit circonscrite aux positions respectives des adversaires ; s’imposer de telles limites équivaut à se placer soi-même en situation d’échec. La riposte doit contenir une proposition, une zone de repli, une feinte, un leurre, un contournement qui échappe aux conditions initiales du conflit.  

Perpignan 2010 à 2014

En 2010, l’école d’art de Perpignan, la heart survivait avec son second cycle : une vingtaine d’étudiants sur deux ans ; s’en tenir à ce constat pour déterminer les conditions de l’affrontement futur, c’était légitimer une décision déjà prise par la Ville et la drac (Direction Régionale des Affaires culturelles: la fermeture de l’école. Il s’agissait bien moins de réfuter une telle l’hypothèse, que de l’ignorer. Comment aurions-nous pu nous soumettre à une telle décision, puisque pour nous, selon notre conception tactique, elle n’avait même pas été envisagée ? Notre riposte devait donc être dirigée vers l’extérieur et non vers l’intérieur : le théâtre des opérations devait quitter Perpignan, du moins pour un temps. Il me fallait impérativement obtenir le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication à Paris ; Ministère que je n’ai jamais confondu avec la drac. Un effet pervers de la décentralisation a été de « délocaliser » en strates régionales innombrables les attributs du pouvoir parisien, et bien plus les incompétences que les moyens financiers. Si certains conseillers de la drac Languedoc-Roussillon sont remarquables — je songe ici à Florence Caudrelier et Jean-Pierre Bezombes — rien ne nous dit qu’il en sera de même de leurs successeurs, ni même qu’ils auront des successeurs. À la culture comme ailleurs, il n’existe plus de continuité du service public. Lorsque l’ancien conseiller aux arts plastiques (en charge des écoles d’art), Jean-Christophe Royoux, a quitté le Languedoc-Roussillon pour la région Centre, si Catherine Dumon lui a succédé après avoir été sous ses ordres, est-ce sa faute à elle ? N’est-ce pas plutôt celle d’un système ? Le relevé de sa subordination à la seule sphère d’influence montpelliéraine reflète, celui bien plus tragique, de son Ministère de tutelle aux seules normes du Marché.

Pour impliquer plus directement le Ministère au sein de la heart, pour qu’il ne puisse rien ignorer des conditions qui nous sont faites, je décide de répondre à son appel à candidatures pour des projets de recherche. Celui que je rédige met en perspective le cern de Genève (boson de Higgs), Gabriele Veneziano (théorie des cordes), l’artiste contemporain Gianni Motti, les philosophes Walter Benjamin et Søren Kierkegaard, la critique de l’expertise et la pataphysique. (1) Pour l’année 2011, sur les cinquante huit écoles supérieures d’art françaises, quatre projets sont retenus, dont le mien que la heart va pouvoir développer sur trois ans.

–––––––––––––––––––––––––

(1) Mon projet s’intitule : « étant donnés... le temps, l’histoire et la mémoire, la physique des particules, les flux informatifs, les images dialectiques... » Il porte comme sous-titre : « Mise en place d’un dispositif expérimental basé sur le hors-champ (relevant du style documentaire), l’aléatoire (relevant de l’imaginaire poétique), l’expérimentation (relevant de l’art), la mise en perspective critique et théorique (relevant d’une approche transversale de la recherche, au sens très précis de la bibliothèque de Aby Warburg) ».  Titre et sous titre sont complétés par cette énumération : « Soit l’écrivain Thomas Pynchon qui se cache, comme le boson de Higgs. Soit le physicien Ettore Majorana qui a disparu, comme le peuvent certaines particules dans la théorie des cordes. Soit le retour attendu du docteur Faustroll. »

Fin octobre 2013, je rédige et adresse au Ministère mon rapport final. Il est intitulé : « Campagne de 2011 à 2013 (de la heart à la Direction de la Culture de Perpignan) ». On peut y lire : Le compte rendu final sur un projet de recherche peut prendre des formes diverses : lénifiantes, attendues ou surprenantes. Il arrive, le plus souvent, que la conclusion soit dans la simple continuité de l’énoncé du projet ; il arrive quelquefois que des résultats singuliers et imprévus soient atteints ; il arrive, bien plus rarement, qu’un projet de recherche change radicalement les conditions de vie de ses participants et en vienne à modifier les conditions existantes dans lesquelles s’est développé ce projet. On peut dire du projet de recherche Étant donnés… qu’il a changé la heart et qu’il commence à modifier la ville même de Perpignan.

À partir d’une situation de repli et d’une école d’art que la plupart des observateurs considéraient déjà comme « un cadavre » (conséquence d’une logique économique dont nous pouvons tous mesurer les effets dévastateurs), nous sommes parvenus à sauver une nouvelle fois l’école et à mener une contre-offensive qui commence à modifier le rapport de l’art et de la culture à Perpignan.

« Nous n’avions en notre faveur aucun avantage stratégique, sinon un nouvel état d’esprit qui s’est développé par la suite de manière tactique. En bref, nous n’avions plus rien à perdre et nous n’avions plus peur. Carl Von Clausewitz note : « Si nous allons plus loin dans ce que la guerre exige de ceux qui s’y consacrent, nous rencontrons, dominante, la puissance intellectuelle. La guerre est le domaine de l’incertitude. Les trois quarts des éléments sur lesquels se fonde l’action flottent dans le brouillard d’une incertitude plus ou moins épaisse. C’est donc dans ce domaine plus qu’en tout autre qu’une intelligence fine et pénétrante est requise, pour discerner la vérité à la seule mesure de son jugement. »

Il s’agissait donc, de manière collective et volontariste, de faire un pari positif sur l’avenir, au moment même où tous les instruments de communication nous certifiaient que demain serait pire qu’aujourd’hui. Pour moi, si un autre monde est possible, c’est en s’opposant à deux types d’idéologies : celle qui ne pense qu’au seul profit issu de la spéculation financière, et celle des idéologues de la décroissance qui valide la victoire de l’hypercapitalisme en organisant le renoncement à toute richesse, serait-elle une richesse non-marchande. Il m’a toujours semblé que la production de biens, de services, d’habitats devait s’accompagner d’un supplément d’art et d’une nouvelle formulation de la dépense somptuaire : un au-delà du seul profit au nom d’une création artistique appliquée à tous les domaines de la vie quotidienne, aujourd’hui colonisée par les marchandises et les dispositifs médiatiques et politiques de déréalisation.

Avec Étant donnés… nous avions fait le pari de l’incertitude, de l’entropie, de la physique quantique, de la pataphysique et de la critique acerbe de l’expertise. Nous entendions redéfinir les termes de la recherche appliqués aux écoles d’art, dans ce qui rattache celles-ci à l’enseignement supérieur. Ceci explique en partie le croisement improbable, mais riche de sens, de Gianni Motti et de la théorie des cordes ; de Thomas Pynchon et Walter Benjamin ; de Ettore Majorana et Aby Warburg.

Quand le projet de recherche fut rédigé, l’école de Perpignan était menacée une nouvelle fois. Il nous fallait donc réagir très vite. Nous l’avons fait en organisant notre contre-attaque sur deux fronts. D’abord, en rédigeant avec l’Université de Perpignan, en la personne de Francesca Caruana, un projet de Master conjoint qui devait répondre aux singuliers critères de l’aeres ; ensuite, en envoyant au Ministère de la Culture et de la Communication le projet de recherche Étant donnés… qui, de manière très contradictoire et dialectique, était pensé comme une critique de la doxa de l’aeres ; tout en conservant une vraie cohérence, une rigueur et un système référentiel, il répondait bien moins aux directives de l’Université issue des accords de Bologne, qu’aux attentes et aux aspirations de l’enseignement artistique expérimental dans les écoles supérieures d’art.

Avec notre vingtaine d’étudiants, selon l’expression consacrée, la messe semblait dite. Nous avons reçu, à l’inverse de tous les mauvais pronostics, une notation A par l’aeres : nous sommes parvenus à convaincre les experts de l’agence, que le rond que nous leur montrions était bien le carré qu’ils attendaient et croyaient voir. (1)

Le premier résultat de la validation par l’aeres — sur laquelle nous avons massivement communiqué — a été de négocier auprès de la municipalité le retour d’une première année. Nous l’avons obtenu. Placer son pied pour empêcher la porte de se refermer est un exercice dont il convient de savoir mesurer la portée… Par la suite, pour obtenir l’accord du Maire sur le retour d’une seconde année, nous nous sommes engagés à sortir l’école de ses murs et à développer sur toute la Ville des actions artistiques et culturelles à « forte résonance médiatique » (2)

–––––––––––––––––––––––––

(1) Malheureusement, parce que la puissance bureaucratique se renouvelle sans cesse quelles que soient les circonstances, le cneser (Conseil National de l’Enseignement Supérieur Et de la Recherche) refusera la mise en œuvre de notre master conjoint, au motif qu’un master universitaire n’est pas comparable à un diplôme au grade de master. Cette argutie juridique spécieuse et corporatiste nous empêchera de mettre en pratique cette validation : ce ne serait plus le cas aujourd’hui. Comme quoi, là comme ailleurs, dans nos sociétés frileuses et sans imagination, c’est avoir tort que d’avoir raison trop tôt. Yourcenar

(2) Nous avons organisé une série d’expositions de grande ampleur : À la recherche de l’Anti-Motti (sur deux cent cinquante mètres carrés au sein du Musée des Beaux-Arts Hyacinthe Rigaud), Principes d’incertitude (sur mille cinq cents mètres carrés au Couvent des Minimes), Un monde invérifiable (sur mille cinq cents mètres carrés, toujours au Couvent des Minimes), Entropia1 métamorphose(s) (sur deux mille trois cents mètres carrés entre le Couvent des Minimes et le nouveau Centre d’art contemporain Walter Benjamin). Nous prévoyons début 2014 une exposition Walter Benjamin : l’Ange de l’histoire qui se déroulera au Centre d’art contemporain Walter Benjamin.

Il était convenu qu’à Perpignan l’art contemporain n’aurait jamais de public. Nous avons contredit cette contre-vérité. Nos vernissages ont atteint les mille visiteurs et toujours dépassé les cinq cents. Ce qui ne s’était jamais vu à Perpignan en dehors du festival de photojournalisme Visa pour l’image.

Si le projet de recherche Étant donnés… était parvenu à quitter les limites de l’école pour se répandre sur la Ville et rencontrait un vrai succès public, il nous semblait que nous pouvions espérer, en retour, que la heart recouvre les cinq années de son cursus. C’est dans ce contexte de reconquête d’un territoire perdu que Maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, m’a contacté en juin 2012 pour me proposer la Direction de la Culture de la Ville. Je lui ai répondu que je souhaitais, avant de prendre ma décision, rédiger un projet personnel, et qu’il le valide. Ce projet s’organisait autour d’une mise en avant des arts plastiques et d’un redéploiement des compagnies de spectacle vivant installées tout aussi bien en ville que dans le département. Je proposais, par ailleurs, de transformer les huit cents mètres carrés du bâtiment annexe de la heart en un Centre d’art contemporain rattaché à l’école par un système de conventionnement : la municipalité avait prévu de vendre le bâtiment pour y installer des commerces. Par la suite, j’ai proposé que ce Centre d’art contemporain soit dédié à Walter Benjamin. J’expliquais dans mon projet, qu’à partir du redéploiement de l’art et de la culture dans un centre-ville totalement déshérité il était possible de développer, d’un point de vue psychogéographique, de nouvelles unités d’ambiance urbaines qui en modifieraient la sociologie. Le Maire a ratifié mon projet.

Lors d’une entrevue avec le Maire, j’ai insisté sur la nécessité de conforter l’école par le retour d’une troisième année : un premier cycle enfin complet. Le Maire a accepté ma proposition en souhaitant que l’école se limite à ce premier cycle. J’ai pensé qu’en cet instant il était inutile de poursuivre un combat pour le second cycle ; je considérais, qu’adossé à l’école d’art, le développement du Centre d’art contemporain favoriserait rapidement son retour. C’est ce qui s’est passé, encore plus vite que je ne l’imaginais, puisque moins d’un an s’est écoulé entre la décision de créer le Centre d’art contemporain Walter Benjamin et son inauguration le 12 octobre 2013 ; à cette date, la heart de Perpignan venait d’intégrer une quatrième année.

Lors d’une installation de l’école d’art au Muséum d’histoire naturelle, une vidéo montrait un étudiant jetant des bouteilles vides contre un mur où elles se fracassaient. Selon la physique quantique, rien n’empêche que l’une de ces bouteilles ne passe à travers le mur. C’est ce que nous avons fait à Perpignan. Nous sommes passés de l’autre côté.

J’espère avoir démontré par un exemple local, un peu à la manière de Paul‑Louis Courier s’adressant aux puissants depuis sa campagne, qu’il était possible d’obtenir certains résultats, en introduisant dans nos pratiques artistiques et culturelles un peu de stratégie et de culture historique.

Je conclurai ce rapport avec une nouvelle citation de Clausewitz : « C’est certainement un des principes les plus importants et les plus efficaces de la stratégie que de mettre séance tenante à profit un succès de quelque manière qu’on l’ait conquis, autant que les circonstances le permettent, car tous les efforts que l’on fait pendant que l’adversaire est dans cette crise, sont d’une efficacité bien plus grande que dans la suite. » Je pense que la définition de la recherche au sein des écoles supérieures d’art, dans ses rapports contradictoires avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, devrait s’en inspirer. 

Je me trouve dans le bureau de Michel Sitja, directeur de cabinet du Maire. Il aime jouer au chat et à la souris. En souriant, il me déclare : « Walter Benjamin, ce n’est pas bon comme nom pour un Centre d’art contemporain, ce n’est pas bon pour Perpignan. Qu’est-ce qu’il a fait, Walter Benjamin, pour Perpignan, pour le département, à part y mourir ? On aurait dû choisir quelqu’un d’autre, par exemple Pierre Restany. Quelqu’un d’ici, quelqu’un d’important dans l’histoire de l’art. » (Restany, le « théoricien » des « Nouveaux réalistes » est d’Amélie les bains, comme Sitja.) Je réponds : « Benjamin n’a rien fait de spécial pour Perpignan, au sens où tu l’entends, mais il a beaucoup fait pour l’humanité dans son ensemble, et donc aussi pour Perpignan. Nous lui devons de comprendre un peu mieux le XXe siècle. Mais c’est vrai qu’à Perpignan donner le nom de Walter Benjamin à un Centre d’art contemporain suppose de sortir la Ville de la pesanteur du localisme et de la tourner pour une fois vers l’universel. »

Jusqu’au bout la menace va peser sur la présence du nom de Walter Benjamin sur le fronton du Centre d’art. Tous les moyens sont bons pour l’empêcher : on invoque des ayants droits éventuels ; on alerte les services juridiques pour trouver la faille. Quelques heures avant le passage de la délibération au conseil municipal, je ne sais toujours pas si celle-ci ne sera pas retirée de l’ordre du jour, au dernier moment.

 

Lorsque Jean-Marc Pujol, le Maire de Perpignan m’a proposé de prendre en charge la Direction de la culture il m’a rappelé que j’étais parvenu à le convaincre, dans un climat toujours hostile à l’école d’art, du retour d’une seconde année, contre l’avis de son Directeur de cabinet Michel Sitja et d’un grand nombre d’élus. Il m’explique qu’il m’a trouvé convaincant. Il me parle de son grand-père qui se fiait à ses premières impressions pour juger un homme. Je sais qu’il prépare sa future élection. Il n’a pas été élu Maire, il a succédé à Jean-Paul Alduy qui a démissionné pour prendre la présidence de la Communauté d’agglomération.

Pujol est marqué à droite ; son image se confond avec les associations de Pieds-Noirs. Je représente pour lui la carte d’une ouverture calculée, qu’il envisage sans trop de risques. La liberté qu’il pourra m’octroyer sera compensée par un gain potentiel d’image. A ce moment, il est encore inconnu de la plupart des Perpignanais. Il développera pendant toute la campagne électorale des municipales de 2014 une stratégie de visibilité et de prise de parole systématique. Il sera le seul à parler au nom de la ville, pour que le nom de la ville se confonde avec le sien. Ce sera le début de sa conquête du pouvoir : il prendra la ville et deviendra Président de la Communauté d’agglomération. Les rapports entre Alduy et Pujol rappellent les anecdotes politiques entre certains amis de trente ans.

Après avoir fait sa proposition, Jean-Marc Pujol m’observe et attend. Il m’a parlé de son grand-père, je songe au mien : on n’échappe jamais complètement à ses racines. Il doit se douter des conditions de mon acceptation, et je suppose qu’il a prévu de les accepter. Tout tournera autour de la survie de l’École des Beaux-arts. Je souhaite que ma décision soit appuyée par un texte irréfutable. Je lui propose donc de rédiger un projet, très rapidement, et de lui soumettre. Sa réponse conditionnera la mienne. Je le rédige et lui soumet ; il valide mon projet : « Art et cultures en mouvement » ; j’accepte de prendre en charge la Direction de la culture. L’école des Beaux-arts est temporairement sauvée, je mettrai en pratique mon projet pendant les deux années que va durer mon action.

Lors de la discussion, je remarque l’intérêt que Pujol porte, tout comme moi, à la stratégie militaire. Nous en sommes surpris, l’un et l’autre. Je voyais en lui, au mieux un avocat fiscaliste, au pire un comptable, mais certainement pas quelqu’un qui s’intéresserait à l’histoire du côté de la pensée stratégique. Il me voyait dans la posture du libertaire hostile par principe à toute forme de référence militaire. Nous citons quelques auteurs communs ; Clausewitz et Thucydide sont convoqués, puis la discussion s’achève sur les campagnes de MacArthur. A cette première rencontre, il m’apparaît évident que le personnage est plus complexe et opaque qu’il ne semble. La suite de sa campagne justifiera ce sentiment. Il organisera sa liste, certains noms surprendront puis inquiéteront ; d’autres, séduits par de vaines promesses devront vite déchanter et se contenter des restes. Enfin élu, Pujol confirmera tout aussi bien la nouvelle génération des prétendants que ses ambitions jusqu’ici freinées. Le temps de dissimuler est passé. Son choix pour la culture ne me convient plus, et n’étant pas quelqu’un qui reste pour la place, je démissionne le 17 juillet 2014.

 

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26 juin 2020 5 26 /06 /juin /2020 14:58

« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? J’en suis fort aise :
Eh bien ! dansez maintenant. »

(Jean de La Fontaine, Livre 1, fable I) La cigale et la fourmi

"Si nous sommes affamés, épuisés,
Si nous sommes écorchés jusqu’au sang,
Pressés comme la grappe pour donner notre vin,
Irai-je jusqu’à dire que c’est de ta faute, non,
Mais tu y es pour beaucoup, mon frère."

Nâzım Hikmet – La plus étrange des créatures (Dünyanın En Tuhaf Mahluku, 1947)

Au prétexte de la possible élection de Louis Aliot comme maire RN sans étiquette de la ville de Perpignan, la gauche spéculative s'émeut . Comme dans la franc-maçonnerie, aux origines, il y avait des maçons opératifs (des travailleurs, comme des tailleurs de pierre) puis sont apparus aux prétextes de cercles de réflexions, des maçons dit "spéculatifs" (des travailleurs , comme des tailleurs de bavette, mais qui n'auraient pas fait profession de boucher #pasenviedesangsurlesmains) . Pour la gauche, il y eu le temps des porteurs de salopettes aux mains maculées , puis sont venus les verbeux aux idées généreuses pour peu que cela ne leur coûtent rien . Ce sont ceux-là qui à deux heures moins quart d'un hypothétique malheur commencent à s'agiter à coup de pétition, de manifestations de prés de 100 personnes(aux  Thermopyles, ils étaient 300 et c'étaient des spartiates! #Léonidascenestpasquunchocolatbelge) .et autre appel de 60 Pékins que personne ne connait!

Lorsque la misère saccageait les pauvres de la ville: où étiez vous? Vous ne parliez pas alors de barricades. Pour défendre le train de fret Perpignan / Rungis ou l'école des beaux arts, l'addition de vos voix aurait forger votre légitimité... Et je ne parle même pas, de tous ces artistes pas foutus de défendre leur propre cause et légitimité dans les vitrines culturelles et médiatiques de la cité...Cette impudence provient du fait que vous confondiez "conscience politique" et "conscience émotive" . De la gauche, vous n'avez plus que le signifié et plus le signifiant, les rituelles et plus la profondeur de leurs symboles . Vous êtes des croyants de la politique, dont vous ne récitez plus que des prières sans foi. Vous voulez juste montrer que vous êtes du coté des vertueux et que par vos incantations, vous savez construire de sombres prisons au vice!

Alors par pitié, veuillez fermer vos gueules, et sachez vous inspirer de ces quelques vers

"Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;"
 
Ainsi s'il vous reste quelques sincérités, vous pourrez vous remettre au travail et créer les conditions d'une modification du réel!
Perpignan /2iéme tour des municpales: carnaval et derniers atermoiements de la gauche de confort! par Nicolas Caudeville
Perpignan /2iéme tour des municpales: carnaval et derniers atermoiements de la gauche de confort! par Nicolas Caudeville
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25 juin 2020 4 25 /06 /juin /2020 16:16
Le commité de de vigilance antifasciste nous envoie ceci , nous avons jugé bon de le retranscrire
 
CVA66.pngcomitevigilanceantifasciste66@protonmail.com est le compte d'envoi du Comité de vigilance antifasciste des Pyrénées-Orientales. Contact permanent du CVA66 :  comitevigilanceantifasciste@riseup.net
 

Antifascistes, communistes, fichés S, peine de mort, guerre d'Algérie... un candidat Républicain
dans le texte

"Ceux qui ont la responsabilité de la mort de Rémi Fraisse sont ceux qui ont agressé, masqués et casqués !, les forces de l’ordre, et non pas un prétendu Etat fasciste. Ne l’oublions pas, les techniques fascistes à leur début, c’était justement de s’attaquer à l’ordre républicain et de créer des groupes d’assaut contre des gouvernements élus. (28 Octobre 2014)


"Le 19 mars 1962, est un cessez le feu qui a fait plus de victimes civiles et militaires après, qu’avant (...)Moi, maire de Perpignan, je ne participerai jamais à cette commémoration du 19 mars que l’histoire retiendra sans doute comme un jour d’indignité nationale pas plus que je n‘accepterai de dénommer de ce nom une voie de notre ville. (...) je fais mettre en berne le drapeau national sur le fronton de l’hôtel de ville de Perpignan." (18 Mars 2015)

"Oui, il faut faire évoluer les conditions de la légitime défense des policiers. C’est le contexte qui l’exige "(12 Novembre 2015)

"Le problème de la déchéance de la nationalité ne se poserait pas si les auteurs d’attentats terroristes
étaient condamnés à mort. Il s’agit donc bien du type même de faux débat médiatique." (6 Janvier 2016)

"Mme Taubira a démissionné... enfin (...) Spécialiste des postures politiciennes, icône d’une pseudo gauche aveuglée par le politiquement correct, Mme Taubira aura marqué sa carrière politique en faisant éliminer le candidat socialiste, Lionel Jospin, dès le 1er tour de l’élection présidentielle de 2002, et en
refusant de porter une modification de la Constitution de nature à résister à l’Islamo-fascisme." (27 Janvier 2016)
"Après avoir dénoncé la violence des casseurs qui se sont attaqués à coups de barre de fer aux représentants des forces de l’ordre et qui ont incendié leur véhicule, nous devons subir des contraintes et des violences d’une organisation syndicale qui ne respecte en aucun cas la Démocratie et le Parlement. Si le droit de grève et de manifester est un droit imprescriptible, et que je n’ai jamais eu un mot pour contester ce droit, j’observe que dans tous les pays communistes dont la CGT s’inspire ce droit n’existe pas.(6 Mai 2016)
"Le saccage, hier, de l’hôpital Necker, spécialisé dans les soins aux enfants malades, est caractéristique d’une dérive fascisante de groupes se prétendant intellectuellement hors de cette mouvance. Or, qu’est-ce que le fascisme sinon la contestation et l’atteinte violente aux lois de la République ? Ces dérives peuvent provoquer dans notre pays une spirale de violence dont nul ne sait comment elle se terminera.
Le Gouvernement légitime et le Président de la République ne peuvent plus impunément laisser se développer ces violences car ils ont la responsabilité de la sécurité des biens et des personnes." (15
Juin 2016 )
"Vendredi dernier, des tags à caractère raciste ont été découverts sur le mur d’enceinte de la Grande Mosquée de Perpignan. (...) Les auteurs de tels actes doivent être déboussolés et perdus dans leur tête pour agir de la sorte. Ils sont plus à plaindre qu’à blâmer, même si bien évidemment ils doivent être poursuivis et condamnés." (12 Décembre 2016)
[N.B. : ce que Pujol désigne comme "tags à caractère raciste", était une svastika l'inscription "le arabe dehor", étalés sur l'un des murs extérieurs de la mosquée, dans le droit fil d'une série de bomnbages visant gendarmeries, permanences du PS, et donc mosquées (celle d'Elne ayant connu en outre un départ d'incendie). Quelques semaines plus tard, une demi-douzaine de militants locaux du PNF étaient placés en garde à vue. Pas de poursuites retenues... mais la série s'arrêta aussitôt.]
(à propos de l'élection de Trump) "Ils oublient, ces commentateurs, que Mme Le Pen – et cela se passe en France, chez nous – a eu des millions de voix, aux dernières élections régionales, sans pour autant pouvoir diriger une seule Région ! Ils oublient que le FN est majoritaire dans beaucoup de département... J’ai même lu sous la plume de quelques « experts patentés », concernant la victoire de
Trump, que ce vote sentait le souffre, « Que ça sentait mauvais »... Les mêmes experts qui, pendant des décennies, se sont tus contre les dictatures sud-américaines et/ ou communistes (18 Novembre 2016)
"A chaque rendez-vous électoral, la gauche nous a habitué à agiter le diable FN pour mieux nous faire
peur. C’est la même chanson, le même inépuisable (mais attention pas inusable) refrain." (14 Avril 2017)

"Récemment ont comparu devant la justice des militants baptisés « antifascistes » par les media, pour avoir brûlé une voiture de police en mai 2016, à Paris, lors des manifestations contre la loi El Khomri.
Les images de cette scène spectaculaire, d’une violence inouïe, ont fait le tour du monde. Quelques jours avant le procès, et au terme d’une enquête remarquablement menée et pourtant accusatrice, on nous apprend que la tentative d’assassinat à l’encontre des prévenus n’est plus retenue par la justice...(..) face aux « antifas » qui se révèlent être eux les fascistes affichés par leur mode d’opération dans les rues lors des manifestations, face à des « mélenchonades » ambigües, nébuleuses, la République doit se lever et savoir dire : stop ! Je rappellerai que les fascistes sont ceux qui agressent les gens,physiquement ou verbalement, qui attaquent les policiers..." (27 Septembre 2017)
"Ce communiqué a le mérite de nous rappeler que l’idéologie des élus communistes demeure fervente
même si elle n’est plus partagée. Je ne sais pas si les « dogmes libéraux ont fait du mal aux populations ». En revanche, tout le monde a pu constater que les dogmes communistes ont ruiné tous les pays qui les ont appliqués et provoqué la mort de 150 millions d’innocents." (24 Avril 2018)
[N.B. L'argument des millions de morts du communisme international est coutumier chez Pujol pour disqualifier ses contradicteurs, communistes ou pas, d'ailleurs. En juin 2017, il déclarait ainsi, quant aux opposants à un hommage à l'OAS : « Je préfèrerais qu’ils proposent l’érection d’une stèle à la mémoire des 150 millions de victimes du communisme ! Ils mènent un combat d’arrière garde, ils manifestent contre quatre personnes fusillées, ça leur permet d’oublier les victimes du communisme ». L'estimation des victimes des régimes"communistes" par les historiens sérieux est très éloignée de ces 150 millions répétés, et même le préfacier du Livre Noir, contesté par plusieurs de ses co-auteurs, évoque "près de 100 millions". Par contre, c'est ce chiffre de 150 millions qui est utilisé dans les milieux nationalistesultras, mais aussi, par un certain le Pen : https://www.liberation.fr/societe/1997/10/24/le-pen-recidive-il-denonce-le-judeo-centrisme_217590

"Ainsi, concernant cette tribu des « black blocs », des casseurs tout simplement, on a pu entendre Jean-Luc Mélenchon dénoncer, je le cite, « sans doute des éléments venus de l’extrême droite ». Alors que les « black blocs » revendiquaient tous en direct, sous les caméras, une action révolutionnaire derrière des slogans attribués à Che Guevara et se revendiquant « antifa », « libertaires », « anarchistes »,« zadistes » et je ne sais quoi encore. Le Che serait-il devenu soudainement le porte-parole des extrémistes de droite ? " (2 Mai 2018)

"Oui, il y a urgence à refonder notre code pénal vis-à-vis de ces « fous en liberté » , oui il y a urgence depasser de la parole aux actes. Il ne suffit pas de dire « il y a maintenant en France 13 000 fichés S » : il faut savoir ce qu’on en fait, prendre le problème à bras le corps. On ne peut plus s’abriter derrière de simples statistiques sans, en face, chercher et trouver des solutions pour éviter que ces individus
commettent le pire." (12 Décembre 2018)

Source : Blog officiel de Jean-Marc Pujol http://www.jeanmarcpujol.fr/

"

 
Voir aussi en la 8.08 minute et 9.16 de la première interview de J M Pujol

Le seul moment où le maire dépasse le "politiquement correct"

, c'est lorsque confirmant qu'il est à l'origine de l’érection de la stèle du cimetière nord hommage aux mort de l'OAS (pas ceux qu'ils ont provoqué) à la demandent d'associations algérianistes, celui-ci confirme au prétexte que tout le monde a le besoin d'honorer ses morts. Quand je le relance sur le fait que ce ne soit pas un simple hommage à l'OAS mais au commando Delta https://fr.wikipedia.org/wiki/Commando_Deltaet particulièrement la représentation de Degueldre à son exécution https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Degueldre et que le dit "commando Delta" avait outre commis des attentats sanglants en "Algérie française" , il avait aussi poser des bombes en France métropolitaine notamment dans un cinéma à Paris où une enfant y perdra la vue. La réponse du maire est qu'à l'époque tout le monde faisait des attentats!

Perpignan/ Jean-Marc Pujol: Antifascistes, communistes, fichés S, peine de mort, guerre d'Algérie... un candidat Républicain dans le texte! par comité de vigilance antifasciste des PO
Perpignan/ Jean-Marc Pujol: Antifascistes, communistes, fichés S, peine de mort, guerre d'Algérie... un candidat Républicain dans le texte! par comité de vigilance antifasciste des PO
Perpignan/ Jean-Marc Pujol: Antifascistes, communistes, fichés S, peine de mort, guerre d'Algérie... un candidat Républicain dans le texte! par comité de vigilance antifasciste des PO
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14 juin 2020 7 14 /06 /juin /2020 21:21
“Un conciliateur c'est quelqu'un qui nourrit un crocodile en espérant qu'il sera le dernier à être mangé.”
 
Winston Churchill
 
La mort de George Floyd aux USA a eu un effet boule de neige dans le monde entier, comme en France, ou l'affaire Traoré est remontée sur le devant de la scène induisant au passage des demandes de réécriture de l'histoire de la part de ceux qui s'en considéraient les victimes.

Par le moyens de démontage de statues, ou de leur vandalisme, des personnages comme des anti nazi comme Winston Churchil, le général de Gaulle,Victor Schœlcher l'abolitionniste de l'esclavage et aussi le ministre de Louis 14, Colbert. Nous avions alors souligné qu'il fallait aller jusqu'au et ne plus servir dans les restaurants le fameux "merlan Colbert"(de triste mémoire, comme la raie au beurre noir)

L'allocution du président de la république ce soir à 20 heure a réglé la polémique, signé la fin de partie et rétabli le merlan Colbert dans sa dignité!

«La République n'effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire, elle n'oubliera aucune des ses œuvres, elle ne déboulonnera pas de statue. Nous devons plutôt lucidement regarder ensemble toute notre histoire, toutes nos mémoires», a-t-il affirmé.

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14 juin 2020 7 14 /06 /juin /2020 15:50

Au profit de mon déconfinement et pour relancer l'économie de la France, je suis retourné au restaurant.

Quelle ne fut pas ma surprise en parcourant la carte de voir qu'il y était encore proposé du "Merlan Colbert" ! Je ellais le serveur (un blanc, qui se servait de son privilège pour occuper cet emploi) et lui signalais ce qui pourrait être le départ d'une polémique, voir d'un scandale. "Alors comme ça, vous affichez au menu, un plat portant le nom d'un personnage historique ayant écrit le "code noir" , vous faisant ainsi complice de la traite des noirs!" Fis-je d'un ton dont la radicalité de l'anti-racisme ne laisser paraître aucune faille. "Mais, monsieur" fit le serveur rouge de confusion "Le merlan Colbert, n'a jamais mis en esclavage personne, et n'a jamais pu écrire quelques codes que ce soit, puisque lorsqu'il n'est pas en filet, il est muni de nageoire, non dotées de pouces préhensibles" . Je ne me laissais pas démonter par l'argument anatomique sur le poisson et reprenais "Si ce n'est lui, c'est donc son frère, ou l'un des siens!" . "écoutez monsieur, si vous n'aimez le "merlan Colbert" , nous avons aussi de "la raie au beurre noir et aux câpres" concéda le loufiat . Pour moi, s'en était trop et parce que je ne mettrai jamais un genou en terre face au racisme,et au cri de "décolonisons nos assiettes!", je quitter l'établissement, plein d'une colère sombre et juste ( parce que dire une colère noire, c'est désormais faire un "black face sémantique", ce qui pourrait me donner des "nuits blanches"!) . Ainsi pour calmer mes émotions, je cherchais un restaurant Végan (le régime pas le général) où j'étais sur que quoi que ce soit n'était exploité, en tout pas de souffrance animal, car je ne sus pas que les fruits et légumes eussent une âme!

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