"Seule la mort est pour rien, tout le reste se paie !" Bertolt Brecht
"Les statistiques ne saignent pas, c'est cela qui compte..." Arthur Koestler
Comment un outil de sociologie a été détourné pour une fabrique de consentement https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fabrication_du_consentement dans ce qui reste de démocratie? Comment ce qui était une information qui éclaire, est devenue une lumière qui aveugle la représentation ?
Du premier sondage en 1938 https://www.cairn.info/revue-histoire-des-sciences-humaines-2002-1-page-145.htm en recherche de l'état de ce qui était, on est arrivé à des pures outils de propagande pour faire glisser une majorité dans le sens de l'allégorie de la caverne Platon https://fr.wikipedia.org/wiki/Allégorie_de_la_caverne que l'on attend de lui, le tout saupoudré de polémiques à usage accélérant de buse (qu'on nous prend ) ?
Dans une démocratie, on a besoin d'un consentement éclairé pour faire son choix en connaissance de cause.
Ainsi, le citoyen a besoin pour s'exercer en tant que lui-même, d'instruction (pas que civique) , car il ne peut juger bien qu'à l'aune de sa culture générale. S'ajoute à cela de médias impartiaux, qui lui fournissent une information sans angles morts, dans lesquels peuvent s'abriter toutes sortes de scories cognitives perturbatrices de notre jugement.
Lorsqu'on a cet état d'équilibre pour la perception du monde pour le citoyen (ce qui n'a jamais été le cas à l'état "chimiquement pur" ) , peut-on rajouter comme instrument complémentaire le sondage ?
Le sondage ne sert qu'au candidat et ceux qui le soutiennent pour savoir à quel niveau de la course, il se trouve.
Pour le citoyen, il n'est qu'un moyen de détourner du vote qu'il aurait fait, s'il n'avait pas eu l'influence du classement. Parce que, ce n'est pas le classement qui détermine, son intérêt de classe et au-delà l’intérêt de la majorité, que l'on a coutume d'appeler" l'intérêt général ".
Des qu'il y a classement par les chiffres du sondage, il y a course. Là, où il y a course, il y a spectateur (et perte au passage du fait d'être acteur, comme l'est le citoyen ) . Et le spectateur, se transforme facilement en parieur. Mais, là où le parieur peut gagner, l'électeur perd à tous les coups .
Le sondage, c'est pour ceux qui le payent, un moyen de guider le rat dans le labyrinthe . Alors, votez bien ! Votez utile !
Du coup, on ne vote plus pour celui dont le programme nous convient, mais pour celui dont l'on pense que la victoire soit un moindre mal, soit pour soi-même, soi pour le pays !
On ne vote plus pour, mais contre quelqu'un. Et c'est là, où ceux qui payent l'orchestre des sondages on voulu vous placer. Les sondages, ont valeur de présages. Avant les haruspices lisaient l'avenir dans les entrailles des animaux après avoir fait des offrandes aux dieux. Les sondages sont le retour de la superstition dans la décision populaire. On vous direz de brûler de l'encens et d'analyser la position des cendres pour vous déterminer, vous seriez convaincu de l'irrationalité de la personne qui vous l'aura proposé. Mais le sondage, en tant que ce qu'il est instrumentalisé aujourd'hui, c'est le "Canada dry" https://www.youtube.com/watch?v=iIcEvJP9f-k de la science: la différence en l'astronomie et l'astrologie...
Les sondeurs, ou plutôt les société de sondage (grandes entreprises privées qui ne vivent que des bénéfices qu'ils font de la vente auprès de leurs mécènes, des prédictions qu'ils font) , se placent comme les intercesseurs auprès du destin des peuples ...
Ainsi,un moment avant une élection peut-on voir et croire ce que : "les français pensent, les français veulent!"
Dans le temps de ma jeunesse, car je commence à me faire vieux, annonçait-on sur combien de personnes dites "représentatives", on avait constitué son "panel" . Au moins posant en équation, le ratio du panel sur la population totale, on pouvait avoir une idée sur la quantité de miette de pain par apport à la production totale de la boulangerie !
Non, désormais au prorata de la méfiance populaire, se contente-t-on de jeter cette phrase à la populace : "rappelons que les sondages, ne sont qu'une photographie à l'instant T où on les présente !"
Alors, si les sondages ne sont que cela, pourquoi les paye-t-on si chers, et autant de fois ?
Au minimum quelques milliers d'euros, voir même quelques millions http://www.journaldunet.com/economie/business-de/instituts-de-sondages-etudes-marketing-et-opinions/4-cout-d-un-sondage.shtml
Donc, s'il n'y avait pas de retour sur investissement à quoi bon dépenser autant ? Et pour ceux qui les font faire autant de bénéfices ?
Le sondage, répété comme le mensonge, des milliers, des millions de fois, devient une vérité dans l'esprit des gens qui ne prennent pas le temps de vérifier, la traçabilité de l'information.
Il est devenu dans les médias: un psalmodie, un dogme, dont il est interdit de douter sans être dénoncé comme hérétique...
Mais lorsque les hérétiques sont de plus en plus nombreux, même le couvercle des sondages ne peut les empêcher de déborder. Ce n'est plus mettre la poussière sous le tapi, mais un tapi comme la cerise sur le gâteau de la poussière.
Pour la prochaine élection, un imbécile qui marche jusqu'à l'urne ira toujours plus loin que 2 intellectuels assis!
Tant qu'il n'y aura pas de "quorum" à l'élection, c'est à dire un seuil minimum en dessous duquel, on doit aller revoter https://fr.wikipedia.org/wiki/Quorum, toute abstention, vote nul, vote blanc, ne servira à rien . Ou alors la majorité qui ne s'exprime pas, devra le faire par la violence de la révolution, pour casser la mécanique d'un système dont elle ne connait que la superficie des codes et du fonctionnement...
Dans un prochain article, nous traiterons des "think tank" (littéralement des réservoirs de pensées" ou pourquoi penser pour soi-même quand on peut payer des gens à rédiger des rapports pour faire penser comme ce qui nous utile !
Voir aussi:
2 mesures pour empêcher l'abstention ! par Nicolas Caudeville
Le stade anal de la politique: on vit vraiment une époque moderne! par Nicolas Caudeville
A quoi sert d'être lanceur d'alerte, s'il n'y a pas de récepteur d'alerte? par Nicolas Caudeville
commenter cet article …